Corsica Libera organise depuis quelques semaines, des réunions publiques, sur divers sujet, dont les avancées institutionnelles, la décision du FLNC, les perspectives d’avenir en Corse… Une importante réunion aura lieu sur AJACCIO le jeudi 13 novembre.
Hier Corsica Libera était à Corti, voici une mise au point de Petr’Antò Tomasi :
La question posée par la salle à l’occasion d’une réunion publique de Corsica Libera était en substance la suivante : « Peut-on encore parler de peuple corse alors que nous sommes minoritaires sur notre terre ? »
La réponse s’articulait en plusieurs temps :
1/ La Corse est confrontée à un défi démographique qui préoccupe tous les Corses. La crainte d’une substitution de population est réelle pour une majorité de Corses.
L’installation massive de nouveaux arrivants depuis le début de la décennie 2000 contribue à déstructurer une société où le peuple de droit de cette terre, le peuple corse, est nié dans ses droits et ne dispose d’aucun instrument de souveraineté pour maîtriser sa politique migratoire d’abord, intégrer à ses codes les populations nouvelles ensuite.
Dire cela ce n’est pas faire preuve d’exclusion, les chiffres parlent d’eux-memes : 4 à 5.000 personnes par an qui s’installent en Corse équivaudrait à plus d’un million de personnes en France où l’immigration légale est de seulement 90.000 personnes / an.
C’est intenable. Aucun peuple au monde ne saurait faire face à de tels mouvements sans risques de tensions.
Il faut donc revenir à des flux beaucoup plus raisonnables.
2/ Comment garantir les droits du peuple corse face au risque de minorisation ?
Pour Corsica Libera il faut définir les droits qui découlent de la citoyenneté corse (fondée sur la filiation – y compris la diaspora – ou sur 10 ans de résidence) : cette citoyenneté doit permettre de réserver l’achat des biens immobiliers et le droit de vote aux seuls citoyens corses et privilégier ceux-ci dans l’accès à l’emploi (sur le modèle calédonien).
Une telle mesure jugulerait en soi la volonté de l’Etat français de régler la question nationale corse par l’instrument démographique.
3/ Que fait-on des personnes arrivées en Corse ces dernières années (environ 60.000 !) ?
C’est une question essentielle et la phrase citée plus haut tente d’y répondre : il faut leur donner les moyens d’intégrer le peuple corse, sans quoi vont se développer plusieurs communautés distinctes sur la terre corse qui vont s’ignorer puis s’affronter. Les Corses n’ont pas vocation à devenir une communauté parmi tant d’autres, ils sont la communauté de droit sur notre terre.
Comment faire ?
Reconnaître le peuple corse dans l’exercice de ses droits nationaux.
Lui donner les moyens de maîtriser sa politique migratoire, c’est-à-dire fixer, comme tous les pays du monde, les règles d’installation, d’accès à l’emploi, d’accès à la citoyenneté, faire de sa langue et de sa culture les éléments structurant de la société corse.
S’ùn a ci femu micca simu cundannati à smarisce, è quessa nimu ùn a vole…
Tanti saluti,
Petr’Antone
Corsica Libera