Le Padduc a une gestation prolongée puisque les premières démarches remontent à plus de deux décennies, on se souvient de celui que nous avons fait échoué il y a quelques années; il était porté par la droite et axé sur « l’économie résidentielle » (prolifération des résidences secondaires). Le présent Padduc est en cours de réalisation depuis 3 ans sous la direction de Maria Giudicelli, conseillère exécutive, avec son équipe et le concours de l’Assemblée de Corse. Il a connu son épilogue le vendredi 31 octobre avec un excellent score de 38 voix pour et 1 voix contre ; la droite ayant déserté l’hémicycle. Une révolution pacifique et lente est désormais en marche en Corse. Il faut travailler d’arrache pied pour bâtir notre Pays.
Le Padduc de la Corse est voté : 38 voix pour, une contre. L’Ump a choisi la politique de l’absence, à mi-parcours. Je pense que cela n’est pas, en général, une bonne solution car vous facilitez la tâche de vos adversaires. C’est son choix et il est respectable. Par contre, l’UMP parle de « collusion » entre les nationalistes et Paul Giaccobi ; ceci n’est ni fondé ni crédible.
En effet, Femu a Corsica se bat depuis des années sue ce dossier et a été, en partenariat avec les écologistes, le principal artisan du rejet de l’ancien Padduc, porté par l’UMP et axé sur « l’économie résidentielle » ; nous avons participé depuis trois ans, avec constance, d’arrache-pied- et ce n’est pas le cas notamment de l’UMP-, à l’élaboration du nouveau Padduc tant au niveau des commissions, des réunions publiques, de l’information et de la mobilisation du peuple pour bâtir, avec tous les élus, des forces vives, les écologistes, un nouvel outil au service exclusif du peuple corse.
La dernière bataille vient de connaître un épilogue favorable à l’Assemblée de Corse. Femu a Corsica a précisé publiquement, dans une conférence de presse, quelques jours avant la séance de l’Assemblée de Corse, sa détermination de voir modifier le travail de l’Exécutif sur de points fondamentaux : le peuple corse et sa place dans le document-non négociable-, les « espaces mutables », « les espaces à urbaniser », les Znieff etc… Une lutte âpre mais courtoise, argumentée, nous a opposés pendant 48 heures, non-stop- à l’Exécutif ; nous l’avons convaincu, avec Corsica Libera et d’autres élus, du bien-fondé de nos arguments et il a eu la sagesse d’en convenir et de modifier son projet en conséquence. La Corse est la seule bénéficiaire de ce combat démocratique, sans vainqueur ni vaincu.
Nous n’avons jamais empêché quiconque de s’exprimer ou traité par le mépris les propositions des autres formations politiques. On comprend l’amertume, les regrets sans doute aussi de l’UMP, très peu impliquée à l’Assemblée de Corse : ceci ne l’autorise pas à dire que nous étions en combine avec Paul Giaccobi. Alors que tout démontre le contraire. Nous étions en conflit et le débat, sans concessions, a permis une issue heureuse et responsable.
Le Padduc n’est pas clôturé définitivement et pour l’éternité ; d’autres démarches vont avoir lieu : passage devant le Conseil Economique et Social , devant le Conseil des Sites ; il sera soumis ensuite à l’Enquête publique. L’Ump et d’autres auront tout le loisir d’argumenter, de recourir à la Justice administrative, le cas échéant.
L’Etat, maître du jeu, va devoir se prononcer sur le « Peuple corse », sur les nouvelles institutions, le Padduc, la coofficialité, la Résidence, les Arrêtés Miot, la compétence fiscale, l’autonomie dans le cadre de l’Union Européenne etc.Tout sera tranché in fine par le peuple, souverain et suivant sa volonté.
Une lutte d’idées, de conceptions, de stratégies, de philosophies commence déjà à s’organiser. Ce qu’une loi a fait, ce qu’une Assemblée a décidé, un autre loi, une autre Assemblée peuvent le défaire ; la Corse va se construire, dans le respect de la démocratie et par le seul dialogue.
La révolution pacifique, démocratique est désormais nécessaire, proche et inévitable