Les autonomistes vont plancher sur une proposition dans le sens de l’autonomie cette année. Les indépendantistes sont disposés à entamer un « processus de solution politique », mais ils y mettent des conditions.
Les récents succès électoraux ont encouragé le nationalisme corse à mettre à nouveau sur la table la question de l’autonomie de la Corse. Le Parti de la Nation Corse (PNC, autonomiste) va jusqu’à proposer une date : 2014, lorsque la présente législature sera terminée. La formation corse estime que le moment est opportun pour faire ce type de proposition, alors que la France est en pleine réflexion sur la réforme de son architecture régionale.
L’autonomie, estime le dirigeant du parti, Jean-Christophe Angelini, devrait ressembler à celle de pays comme la Catalogne, l’Écosse ou le Pays basque et devrait inclure des questions administratives, fiscales, réglementaires, législatives et financières. Pour commencer cette réforme, le PNC veut initier une suite de réunions à partir de la fin de ce mois pour rédiger une proposition.
L’autre grande sensibilité du nationalisme corse, les indépendantistes de Corsica Libera, est d’accord de commencer un « processus de solution politique » à Corse. La formation de Guy Talamoni, cependant, a laissé entendre clairement qu’il y avait pour eux une ligne rouge : le peuple corse et ses « droits nationaux » doivent être reconnus ; on doit créer une « citoyenneté corse » qui donnera le droit d’acheter des propriétés sur l’île et qui pourra seulement être acquise après y avoir résidé pendant dix ans ; l’Assemblée de Corse doit avoir une ample capacité législative, et on doit envisager « la libération de tous les patriotes emprisonnés ».
Cependant, l’autonomie de la Corse ne pourra seulement être acceptée qu’à travers une négociation avec les partis français. Les deux forces nationalistes corses comptent seulement 15 des 51 députés de l’Assemblée de Corse, et il faudra un accord avec Paris pour pouvoir exécuter un nouveau statut dans l’île. En 2001, la France a accepté d’implanter un modèle autonome en Corse, mais quand celui-ci a été conduit à référendum -et après l’opposition des indépendantistes au projet-, le non l’a remporté à 51% des voix.
Article traduit du catalan : MónDivers.cat est partenaire d’Eurominority.eu
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