« Faire gagner la #corse » par @F_Alfonsi

Les terrains de foot en disent souvent plus long sur une situation politique que tous les discours officiels. Car un Préfet ne dérape pas par inadvertance quand il décrète que le drapeau corse est un « drapeau hooligan », juste après que son ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve, ait dérapé de façon comparable lors d’un match précédent à Bastia.

Tout cela est révélateur d’un « climat politique », celui qui entoure la question corse depuis plusieurs années désormais. La promesse de désarmement du FLNC, les avancées électorales de Femu a Corsica ou les votes quasi-unanimes de l’Assemblée de Corse, rien n’y fait. Avant même d’avoir étudié quoi que ce soit, la réponse est négative, et les Corses stigmatisés.

Le zèle du Préfet des Alpes Maritimes ne déroge en rien avec celui des fonctionnaires du Ministère de l’Education qui refusent la signature de la Convention Etat/Université de Corse au prétexte qu’elle fait référence à la délibération de l’Assemblée en faveur de la co-officialité de la langue corse. On est dans un renversement kafkaïen de l’ordre des choses : refuser la co-officialité en Corse alors qu’elle est la règle dans les pays d’Europe qui nous entourent est érigé en norme pour la France, et demander la co-officialité devient alors mécaniquement de la provocation ! Ainsi en est-il de Jean Louis Leca, devenu le « provocateur », alors que pendant ce temps la « sécurité » du stade laissait des dizaines d’excités pénétrer sur le terrain pour s’en prendre aux joueurs bastiais.

On pourrait multiplier les exemples et s’en lamenter à l’infini. Aucun climat de dialogue n’existe entre Paris, ses ministres, les journalistes, l’establishment français en général, et la Corse dans son ensemble, ses élus ou ses clubs de football. C’est là le fait politique général dont le fait divers de Nice est le révélateur.

Face à cette évidente réalité, la réponse politique adéquate est analogue à la réponse sportive : il nous faut marquer des buts et gagner les matchs ! Et, en politique, les buts se marquent sur le terrain électoral, surtout quand s’annonce une année 2015 dense en échéances, avec, comme point d’orgue les élections territoriales de décembre.

Or, la confusion du calendrier est extrême, car on ne sait toujours pas quelle sera la séquence à venir, ni même sous quelle forme l’élection territoriale de 2015 aura lieu.

Il y a d’abord l’incertitude sur le retour de plusieurs élections municipales, dont celle décisive d’Aiacciu. La décision de justice, si elle intervient finalement (pour l’instant ce n’est qu’une recommandation faite au juge par le rapporteur du tribunal administratif de Bastia), et si elle est confirmée en appel par le Conseil d’Etat, marquerait une évolution nette de la jurisprudence. Le caractère systématique et coordonné d’une fraude ou d’irrégularités, en l’occurrence sur l’établissement des procurations, a été mis en avant pour demander l’annulation, sans même en venir au traditionnel décompte des voix annulées et de son incidence éventuelle sur le résultat final. C’est là un durcissement souhaitable à l’heure où la libéralisation des procédures pour les votes par procuration ouvre la porte à bien des abus. Le démarchage abusif, palpable à Aiacciu à travers un afflux de procurations nouvelles entre les deux tours qui a affolé les statistiques, doit être éradiqué, et la répression de ces abus doit devenir enfin effective. Quoi qu’il en soit, l’élection municipale d’Aiacciu, si elle revient, prendra une importance particulière à quelques mois des territoriales.

Au même moment, peut-être même à la même date, auraient lieu des élections cantonales. Là encore il y a incertitude sur leur tenue, car l’Assemblée de Corse, à l’instigation de la Commission Chaubon, devrait en demander le report sine die en même temps qu’elle demandera que la Corse soit érigée en Collectivité Unique en vue des territoriales de décembre 2015. Mais vu l’état d’esprit au sommet de l’Etat, que l’on vient de toucher du doigt avec le fait divers sportif survenu à Nice, on sent bien que les chances de succès de cette démarche ne sont pas totales !

FrancoisAlfonsiIl nous faut donc se préparer à toutes les éventualités et s’assurer que nous saurons répondre présents quoi qu’il advienne. Car l’essentiel est là : faire en sorte que 2015 prolonge la montée en puissance du mouvement national, observée depuis 2008, qu’elle se place dans la foulée de la victoire bastiaise de 2014, en vue d’un « bond qualitatif » à l’Assemblée de Corse à travers l’accès aux responsabilités.

La « trêve » électorale est terminée. Il nous faudra très bientôt entrer sur le terrain, et marquer à nouveau de nombreux buts pour faire gagner la Corse !

François ALFONSI

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