Une nouvelle manifestation de la considération portée par certains politiques et autres représentants de l’Etat français envers le peuple corse a eu lieu à l’occasion de la rencontre Nice – Bastia comptant pour la dixième journée du championnat de Ligue 1, championnat français de football.
Nous ne reviendrons pas sur les faits sportifs et divers qui se sont déroulés dans l’enceinte du stade niçois mais sur les faits politiques qui ont agrémentés cet événement et qui sont, pour nous, d’une extrême gravité.
Tout d’abord, un représentant de l’Etat français qui décrète via un arrêté préfectoral l’interdiction de tout signe d’appartenance au peuple corse lors de événement. On se demande encore, d’ailleurs, par quel miracle les maillots floqués de la tête de maure et les quelques joueurs de l’équipe insulaire qui se revendiquent du peuple corse ont pu atteindre la pelouse.
Ensuite, le maire UMP de la ville qui accueillait événement qui juge provoquant et insultant d’exhiber le drapeau corse dans l’enceinte de son infrastructure sportive. Tout cela, bien entendu, en réclamant des sanctions exemplaires à l’encontre du délinquant qui a osé agiter ce même drapeau engendrant de ce fait les vives réactions de nombreux supporters niçois.
Si nous pouvons, avec une très grande indulgence, non pas comprendre mais ne pas tenir rigueur aux supporters de leurs réactions stupides car probablement dans un état second, en mal de sensations fortes et frustrés par la défaite de leur équipe, comment qualifier le comportement des deux personnages publics cités précédemment si ce n’est de la stigmatisation caractérisée d’un peuple, plus simplement du racisme ! Des sanctions seront-elles prises envers ces individus ?
Ainsi revient la question de la considération du peuple corse vis-à-vis des gouvernements français successifs.
En effet, à l’heure où des peuples européens ont l’occasion de s’autodéterminer (Ecosse, Catalogne), à l’heure où les idées du courant nationaliste font leur chemin sur l’île et notamment au niveau de l’assemblée régionale ; à l’heure où l’ensemble des corses a abandonné la violence comme moyen d’action politique ; à l’heure où la Corse est enlisée dans un sous développement économique, voulu par les gouvernements français depuis des années, dont pâtit la grande majorité du peuple corse ; l’Etat français balaye d’un revers de main les décisions prises par l’assemblée régionale à l’unanimité ou à une large majorité concernant la co-officialité de la langue corse, le statut de résident corse, la demande de modification constitutionnelle donnant un statut spécifique à la Corse ; porte atteinte à l’intégrité physique de socioprofessionnels venus défendre leur droit de travailler pour subvenir à leurs besoins ; poursuit sa politique de répression envers des militants nationalistes ; et maintenant, se permet des prendre des décisions qui appellent publiquement à une stigmatisation du peuple corse.
Quelle sera la prochaine étape ?
A travers ce communiqué, nous condamnons toute forme de racisme envers le peuple corse et demandons que tout propos ou acte à caractère raciste envers la Corse ou son peuple soit sévèrement sanctionné. Nous réaffirmons notre total soutien aux démarches et votes de l’assemblée de Corse à l’initiative, notamment, de nos élus du PNC et de Femu a Corsica et appelons toute personne se reconnaissant du peuple corse à soutenir les démarches de nos groupes politiques, garantes de l’émancipation de notre peuple.
En parallèle, nous attendons des explications de la part des politiques corses élus sous la bannière UMP et leur posons les questions suivantes : « Trouvez vous provoquant et insultant de faire flotter le drapeau corse dans la république française ? Si non, comment pouvez-vous rester dans un parti politique dont des membres montrent autant de dédain et de mépris envers notre peuple, dont une partie constitue l’ensemble de votre électorat ? »
PNC GHJUVENTU