(article du 19 octobre 2014) Des choix à faire, dans ce contexte extraordinaire créé par la décision historique du FLNC en juin dernier. « Pas un dépôt des armes, mais une sortie progressive de la clandestinité,une démilitarisation de l’espace politique », et donc de nouvelles responsabilités imposées au mouvement politique « pour continuer et amplifier la lutte ».
Pour Corsica Libara, jamais les conditions n’ont été autant réunies. Un moment fort pour la lutte qui doit se poursuivre sur un autre terrain donc et justifie la tenue depuis quelques semaines et encore dans les semaines à venir de différentes réunions d’échanges avec la population, comme récemment à Levie en Alta-Rocca, en présence notamment de la conseillère territoriale ; Josepha Giacometti et de Jean-Marie Poli.
Assemblée générale le 16 novembre
« Pour voir ce que la population attend de Corsica Libara et penser la future organisation de notre mouvement pour le territoire. Le 16 novembre prochain, une assemblée générale jettera d’ailleurs les contours de cette nouvelle organisation. »
« Le sentiment national est prégnant depuis des décennies pour notre peuple mais aujourd’hui de plus en plus urgent de se fédérer autour d’une vision politique. et Urgence à ce que les nationalistes, notamment ceux de Corsica Libara qui ont porté nombre de revendications acceptées par la CTC ces dernières années, puissent se mettre en ordre de marche. »
« Corsica Libara a développé cette politique avec des positionnements forts et aujourd’hui l’État français fait un peu la sourde oreille. Un travail de fond a été effectué et aujourd’hui il faut franchir une 2e étape avec une mobilisation pour faire aboutir des mesures qui nous semblent plus que vitales. »
« Un combat long et difficile qui aura besoin de combattants. » D’où ces échanges pour essayer de fédérer autour de cette urgence. Un combat dont se légitime Corsica Libara plus que tout autre mouvement nationaliste, estimant que « CL a porté les innovations politiques, institution, coofficialité, Miot, Padduc, statut de résident… Et a amené les plus sceptiques à prendre conscience du réalisme de nos propositions… »
Une « force » qui sera fragilisée« s’il n’y a pas derrière un mouvement fort qui crée une dynamique avec le peuple corse ».
Une quête de fédération donc la plus large possible pour le mouvement indépendantiste. « Pour un instant historique. Cette démarche doit compter dans les mois et années à venir pour que les choses changent en Corse. »
Des choix à faire donc : Accepter de disparaître, les « non qui nous sont opposés, voire des retours en arrière… Ou au contraire, poser les bases d’un véritable rapport de forces populaire démocratique et politique pour arracher des avancées… Corsica Libara a choisi évidemment, partant du principe que si les Corses ne sont pas groupés ils n’obtiendront rien. Ce qui sera catastrophique pour les Corses, pas pour Corsica Libara ».
Appel à la mobilisation populaire
Un appel qui devait se concrétiser ce samedi 18 octobre donc avec une réunion à Corte. La concrétisation d’un premier appel déjà lancé lors du rassemblement en soutien aux interpellés devant la préfecture d’Ajaccio il y a 15 jours et donc rapidement concrétisé. « Pour réunir l’ensemble des forces politiques qui souhaitent une solution politique et non répressive autour des revendications qui ont été votées, d’un vrai projet politique pour la Corse, dans une société apaisée et pour organiser une mobilisation populaire dans la rue. Une riposte à ce qui est en train de se passer, au-delà des appartenances politiques.
« Il faut se mobiliser différemment, mais se mobiliser quand même, se mobiliser toujours. Sans cela nous n’obtiendrons rien. »
Alors que paradoxalement, au regard de ses richesses, la Corse a un taux de pauvreté parmi les plus élevés et une fracture sociale manifeste. « Il est nécessaire de prendre les mesures à travers des décisions politiques qui permettent aux Corses de vivre sur leur terre. »
Une démarche dont les membres de Corsica Libara se défendent de toute notion d’alliances et de « pulitichella ». Insistant sur le fait que le mouvement indépendantiste avec des objectifs précis vers lesquels il marche, il a des solutions et des idées concrètes pour les problèmes d’aujourd’hui et du quotidien.
Mettre les idées les plus radicales entre parenthèses durant un certain laps de temps ? «Les idées portées depuis 40 ans, pour certaines, depuis 4 ans nous avons réussi à les faire admettre par l’Assemblée. Ce sont des premières marches franchies pour aujourd’hui… Nous avons déjà fait des compromis. Nous y sommes prêts. Mais évidemment l’Indépendance reste notre objectif ultime. En attendant, nous voulons créer les conditions d’un rapport de force au-delà du mouvement nationaliste, portée par l’ensemble du peuple corse. Au risque sinon en cas de dénégation de l’État, ce serait un déni de démocratie. »