Mercredi dernier, 8 octobre 2014 s’est tenu en Correctionnelle à Paris, le procès de deux résistants basques : Oroitz Gurrutxaga Gogorza et Xabier Aranburu Sagarminaga arrêtés dans les Landes en Mai 2012.
Une quarantaine de proches étaient venus d’Euskal Herri pour les soutenir. Pénétrer dans la salle ne fut pas possible pour tout le monde au début de l’audience au prétexte de la saturation de la salle, et ceux qui le purent durent subir un contrôle particulièrement long et pointilleux par de jeunes gendarmes particulièrement zélés. Durant l’audience une rotation des présents permis que chacun put assister à une partie de celle-ci. La règle étant : une sortie, une entrée. Pénétrant dans les derniers je n’ai pu que constater que la salle n’était pas pleine, six à huit places restant vides. Compte-tenu de la règle de rotation imposée, cela signifie que les gendarmes ont interdit l’accès alors que la salle pouvait accueillir la totalité des proches. Anecdotique ? Anecdotique quand il s’agit de personnes ayant fait des centaines de kilomètres pour assister à ce procès ?
Anecdotique quand certaines d’entre elles n’ont aucun parloir avec les accusés ? S’il ne m’a pas été possible d’assister à la totalité de l’audience et pas du tout au prononcé du verdict (faute de place soi-disant), un certain nombre de constatations a pu être, malgré tout, établi. Les élucubrations des autorités espagnoles relayées par les medias au moment de l’arrestation des deux résistants selon lesquelles l’un d’eux aurait été un des chefs d’ETA n’a pas été retenu par la justice française même si cette accusation réapparait en gros caractère dans le titre de l’article du journal « El Mundo » consacré au procès Nous avions déjà vu à l’œuvre le Président du tribunal Denis Cohué, et ce dernier procès n’était pas différent des autres Les accusés gardant le silence tout au long de l’audience, e Président finit par lâcher que s’ils continuaient, le Tribunal ne pourrait retenir que le point de vue de l’accusation. Comme si le silence des accusés signifiait leur acceptation de ce qui était dit par l’accusation. Comme si le Tribunal n ’était pas là pour évaluer la valeur des éléments mis en avant par l’ Instruction et le Procureur. Comme si la Défense n’existait pas. Encore une fois, cela n’est pas la première fois, cela ne surprend pas, mais cela n’est toujours pas acceptable, comme il n’est pas acceptable de considérer que rien n’a changé depuis qu’ETA a déposé les armes.
Plus d’un an avant l’arrestation des deux inculpés, il faut le rappeler. Il fut un temps où dans de pareils procès (Basques en Correctionnelle) le Tribunal se donnait une quinzaine de jour pour délibérer. Désormais le délibéré se fait dans la foulée et, dans le cas qui nous intéresse, le Président a annoncé la couleur avant même d’avoir commencé : le délibéré prendra une heure et ce délai a été effectivement tenu. De là à penser qu’autrefois on faisait semblant et que maintenant on ne cherche même plus à sauver les apparences ????? Le Procureur avait demandé 6 ans d’emprisonnement pour chaque accusé avec interdiction définitive du territoire français. C’est exactement ce qu’a décidé ce Tribunal. Tout s’est passé comme si la Défense n’avait pas existé, pas du tout prise en compte en tout cas. Encore une fois, c’est au nom du Peuple français que ces individus décident, en prétendant juger. Il serait grand temps que ce Peuple les en empêche, ou au moins qu’il fasse entendre sa protestation. Un salut fraternel et chaleureux à toi,Oroitz et à toi, Xabier Mixel p.Txalaparta Irratia