(Julien Pernici – Alta Frequenza) – Ce jeudi le Rinnovu s’est exprimé concernant la situation de la SNCM. Avançant des informations impliquant un bureau spécialisé dans les fusions-acquisitions dans le processus de reprise de la SNCM par une nouvelle entité, le Rinnovu a taclé la légèreté de la CTC dans ce dossier et la volonté de l’Etat de combiner pour échapper au paiement de l’amende européenne colossale qui attend la SNCM. Autre crainte, celle de la période du prochain conflit social prévisible à la SNCM. Le Rinnovu affirme que ce conflit pourrait bien tomber dans la période d’export des clémentines et ainsi engendrer une nouvelle catastrophe économique.
On écoute Paul-Félix Benedetti sur Alta Frequenza
Texte de la conférence de presse
Rinnovu naziunali prend acte, avec l’ensemble de la société corse, de la mort imminente de l’actuelle SNCM. Les dirigeants de la compagnie (en fait l’Etat et VEOLIA) annoncent un dépôt de bilan avec l’approbation tacite du Ministre de la mer . C’est la fin d’un modèle industriel et commercial basé sur une longue situation de monopole, sur des gabegies, sur des escroqueries ( privatisation BUTTLER/VEOLIA et vente de 75 millions d’actifs stratégiques par VEOLIA) , sur la puissance d’un lobby Marseillais éloigné des intérêts de la Corse. A ce stade, il faut pourtant veiller à défendre ce qui relève du service public et les travailleurs corses associés à ces missions qui subiront socialement cette situation. La présidence du directoire de la Compagnie parle d’un redressement judiciaire « technique » qui permettra à une hypothétique nouvelle SNCM de repartir, sans le poids des amendes de Bruxelles, avec un nouveau périmètre, des repreneurs. Au prix tout de même de la suppression d’au moins 800 emplois. Ils parlent de la suppression d’au moins 1000 emplois. Ils annoncent un plan fin Octobre. Le calendrier s’accélère. Rinnovu avait anticipé cette situation. Son élu territorial Paul Félix Benedetti avait refusé de voter la DSP l’an passé, en considérant que ce ce contrat: >fait la part belle à CMN (3 navires 43 millions d’euros et +20%/2013 >était annonciateur de la mort de la SNCM (4 navires 63 millions d’euros et 630%/2013. La SNCM n’est pas en mesure d’assurer des obligations prévues lors de la DSP, en matière d’investissements , où sont les 15 millions d’euros affectés au renouvellement de la flotte et payés par la CTC ? Cette DSP fortement contestée par Bruxelles , devrait être considérée comme caduque. La SNCM format VEOLIA s’est contentée de racketter 20 millions d’euros supplémentaires pour un 4ème navire à l’armement occasionnel. La faisabilité d’une Compagnie (technique et juridique) devait être étudiée, suite à la décision de l’Assemblée de Corse. Une personne a d’ailleurs été recrutée pour travailler dans ce sens, elle a été présentée aux conseillers territoriaux comme un spécialiste de ces questions, elle est confortablement en place dans les effectifs de la CTC. Rinnovu est bien obligé de dénoncer le fait qu’à ce jour, après des mois de crise sur ce dossier du maritime, RIEN n’ait été produit par cette personne. Aucune piste, aucune étude, aucun plan B, C ou D. >Compagnie maritime corse ? >CTC propriétaire d’une flotte et SEM ou EPIC d’exploitation ? >Participation de la CTC au capital d’une « ex SNCM » reformatée ? >Que devient l’actuelle DSP en cas de « disparition» de la SNCM ? Il n’y a aucune garantie juridique (Lors d’une question à l’Asdsemblée nationale sur un cas similaire, il a été cité en réponse une jurisprudence de 1919 et 1943 … Aucun travail prospectif n’a été fait sur tous ces scénarios. L’exécutif en est toujours à l’oralité. A quelques semaines des échéances, RIEN n’a été anticipé et encore une fois la Corse va dépendre d’autres intérêts. Toutes les réunions se font dans notre dos à Marseille. A la barre du tribunal de commerce de Marseille , en l’absence d’une proposition sérieuse émanent du donneur d’ordre « la ctc », une solution miracle concoctée en « catimini » sera présentée comme l’unique solution solution viable? A ce titre , nous avons reçu l’information que le cabinet BREDIN-PRAT spécialiste des fusions acquisitions travaille sur le dossier. Qui l’a missionné ? 2/ Après un long conflit syndical, pénalisant pour l’économie touristique et après un sursis de quelques mois, le redressement judiciaire va précipiter la Corse dans un nouveau conflit dur, voir désespéré. Mais il y a plus grave, après la grève de juillet, cette fois c’est l’économie agricole qui est en danger. Nous entrons dans la campagne des clémentines, cette année se présente bien au niveau production avec environ 20 000 tonnes de fruits à l’export. 51300 remorques). Cette unique production exportatrice sera -t-elle sacrifiée par par des blocages maritimes dans les semaines à venir ? Cette rare filière exportatrice ne peut pas être mise à terre. Nous ne pouvons pas accepter , au nom de principes sociaux que nous partageons , le droit de tuer la Corse. Rinnovu naziunali tire dès maintenant la sonnette d’alarme et nous suggérons à tous les acteurs (Producteurs, Chambre d’agriculture, Transporteurs, CCI, Compagnies, Syndicats,…) d’aller au-delà d’une simple concertation anticipée et de mette en œuvre concrètement un protocole assurant la sauvegarde de nos exportations. Pour le Rinnovu l’option d’une Compagnie régionale se trouve confortée par l’échec du modèle VEOLIA. Il ne saurait en aucun cas y être substitué un nouveau modèle monopolistique privé (STEF-CFE ou autres). Pour rappel, la vente des actifs SNCM consitués par 69% des poarts CMN en 2009 pour 45 millions d’euros est une faute imprescriptible. Cette manoeuvre frauduleuse était annonciatrice du scénario qui se dessine: la fuite de VEOLIA et l’arrivée d’un « sauveur ». Rinnovu naziunali remet en avant ses propositions : Une entité maritime à capital public majoritaire basée en Corse rependrait le service public de base. Elle serait chargée de mobiliser l’enveloppe de la continuité territoriale afin de pratiquer des tarifs compétitifs pour les résidents corses et pour le fret conventionné. Si l’Etat français , actuel actionnaire de la SNCM, souhaite, pour des raisons historiques ou géopolitiques maintenir une entité Marseillaise qui gère les activités liées à l’Afrique du Nord, elle devra en définir et en assumer les conditions et les contours.