En une quarantaine de jours, le collectif a réussi son premier pari, celui de la médiatisation. Les multiples réactions, y compris au plus haut niveau, sont là pour en témoigner, même si l’enjeu reste toujours la mise en place d’un plan de protection phytosanitaire pour l’île.
Sur le plan politique, la semaine écoulée a été fertile en évènements ; en effet, outre la question orale et la motion déposée par notre groupe, deux arrêtés préfectoraux, un pour la Corse du sud et l’autre pour la Haute Corse, ont été publiés le mercredi 24 septembre.
Ils déclinent les quelques mesures envisagées par l’Etat, en prévention, face à la probable introduction et propagation dans notre ile de la bactérie Xylella Fastidiosa :
– Interdiction d’introduire des végétaux originaires ou ayant transité par les zones contaminées,
– Mise en quarantaine des végétaux n’ayant pas de passeport phytosanitaire européen,
– Vente sauvage de végétaux interdite sur le domaine public,
– Note d’Information aux passagers à destination de la Corse empruntant les compagnies de transport aériennes et maritimes sur les risques sanitaires engendrés par le transport de végétaux infectés.
Nous prenons volontiers acte du souci de l’Etat. Mais comme par le passé, ses décisions n’inspirent guère à l’optimisme, et ne semblent pas prendre la mesure de l’extrême gravité de la situation. Car, comme nous pouvons le craindre, sans dérogation européenne, avec les moyens à disposition aujourd’hui, dérisoires, ces quatre points s’avèrent déjà nettement insuffisants,.
Par contre, nous tenons à saluer l’unanimité des élus de la Corse sur le vote de notre motion, et la réponse offensive du Président de l’ODARC.
Plusieurs éléments positifs sont à retenir :
– la mobilisation des services de l’ODARC, dans la limite de ses moyens et de ses compétences, puisque celle-ci reste pour l’heure du domaine exclusif de l’Etat .
– son action en direction des ministères concernés, son intervention au CROPSAV et sa dénonciation de la prolifération de vente de plants et d’arbres par des non-professionnels, le manque de moyens de surveillance du territoire et la non-fiabilité des Passeports Phytosanitaires Européens ,
– les disposition du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) ne font pas obstacles aux interdictions quant à la libre circulation des marchandises, lorsqu’elles sont justifiées par des motifs de moralité publique, d’ordre public ou de sécurité publique, de protection de la santé et de la vie des êtres humains, des animaux ou des végétaux ou de protection de la propriété industrielle et commerciale,
– La participation d’une délégation corse au symposium qui se déroulera les 21 et 22 octobre prochains sur la xylella dans les Pouilles
La mobilisation reste donc de mise et nous impose de redoubler d’efforts, d’autant que la Corse n’est pas à l’abri d’autres mauvaises surprises ; ainsi, ces dernières semaines, il a été découvert un lot de Citrus introduit par un pépiniériste insulaire, en totale conformité avec la réglementation européenne (PPE à jour), en provenance d’une pépinière sicilienne, contaminé par le Mal Secco, champignon dévastateur pour les agrumes.
FEMU A CORSICA