L’Associu Sulidarità et la Ligue de Droits de l’Homme ont dénoncé lundi matin au cours d’une conférence de presse la non application de la loi sur le rapprochement des prisonniers corses. Ils ont également annoncé le lancement d’une plate-forme revendicative qui s’articule autour de quatre points essentiels avec, comme objectif, de faire prendre en compte l’urgence de la réalité sociale liée au sort des prisonniers et la prise en compte de cette question dans la nouvelle donne politique insulaire
Le rapprochement des prisonniers n’est toujours pas effectif et les prisonniers libérables ne le sont toujours pas, ce qui ne fait qu’accentuer les difficultés des familles. Comme cette maman qui s’est exprimée hier à propos d’une visite à Paris : «Les familles ont un droit de visite de 6 heures par mois. Il y a quelques jours, pour rendre visite à mon fils, et le voir seulement une demi-heure à deux reprises, il m’a fallu quatre jours et trois nuits sur place. Je vous laisse imaginer les frais que cela entraîne… »
Tout à tour, Jean-Marie Poli, Josépha Giacometti de Corsica Libera et André Paccou de la Ligue des Droits de l’Homme ont animé la conférence et apporté un certain nombre d’éclaircissements sur la nouvelle donne politique, la situation répressive et ses conséquences politiques et humanitaires.
A quand une sortie de conflit ?
Pour Corsica Libera , l’annonce faite par le FLNC de progressivement démilitariser l’espace politique devrait déboucher sur une solution politique articulée autour des revendications désormais communes : « Cet engagement doit permettre la construction d’une paix en Corse. L’Associu Sulidarità, avec le mouvement de libération nationale, fait du règlement de la question des prisonniers l’axe prioritaire de ses actions et revendications. D’ailleurs, nos revendications relèvent de l’application de la loi et permettent l’effectivité du droit du respect de la vie familiale et privée par la Convention européenne des droits de l’homme.
Avec la Ligue des Droits de l’Homme, nous lançons un appel à l’ensemble de la société corse pour qu’elle accompagne et soutienne cette démarche. »
Les familles sont plus que jamais mobilisées, les associations qui les soutiennent tout autant, sans parler des demandes de l’Assemblée de Corse sous forme de résolutions et des demandes de plusieurs gouvernements. Malgré cela, la situation des prisonniers politiques est loin d’être réglée.
« Elle est au point mort » insiste André Paccou qui ajoute : « Le fait que depuis novembre 2011il n’y ait eu aucun rapprochement de prisonniers est emblématique de ce blocage. Les réponses existent, il faut simplement une volonté politique. Avec l’Associu Sulidarità, nous insistons sur l’urgence d’une action. L’apaisement est l’affaire de toutes les parties concernées. Il revient désormais à l’Etat de contribuer. »
Pour prendre en compte la nouvelle donne politique après l’initiative de paix du FLNC, voici ce que proposent les deux associations :
Utiliser les capacités existantes au centre de détention de Borgo pour rapprocher les prisonniers qui le demandent
Permettre l’accès aux libertés conditionnelles pour les condamnés politiques conditionnables
Publier le décret qui permet le rapprochement des prévenus dont l’instruction est terminée, conformément à la loi pénitentiaire de 2009
Regrouper en région Parisienne les prévenus dont l’instruction est en cours
Cela permettra de prendre en considération les difficultés des familles pour les frais de visite et d’avocat que cela occasionne.
« Nos revendications relèvent de l’application de la loi et permettent l’effectivité du droit de respect de la vie familiale et privée, énoncé par la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme. Toutes reposent sur la volonté de contribuer au dialogue avec le gouvernement que les Corses et leurs élus appellent de leur vœu pour construire de manière durable une société apaisée. »
J .F.
(…) article du 26 juillet, suite ci-dessous
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Revue de Presse et suite de l’article :
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