C’est le rendez-vous estival incontournable des nationalistes depuis plus de trois décennies. Avec une première : l’annonce ces dernières semaines de l’arrêt de la lutte armée.
Pour les adeptes de la simplification caricaturale en politique, Corsica Libera regroupe les « faucons » du mouvement nationaliste. Hier, lors de la conférence de presse donnée une semaine avant le début desGhjurnate di Corti,on aurait pu croire que, par magie, les oiseaux de proie s’étaient métamorphosés en colombes. Il planait dans le local de la rue Paul-Colonna-d’Istria à Ajaccio, des fragrances de rameaux d’olivier, tant le concept de « paix » a été au centre du discours.
Trois axes sous tendaient le propos de François Sargentini et Jean-Marie Poli.
Tout d’abord la main tendue au gouvernement de Manuel Valls avec le rappel de l’initiative du FLNC qui a assuré vouloir sortir de la clandestinité et de la lutte armée.
L’autre main était, bien entendue ouverte en direction des Femu a Corsica mais aussi des élus « évolutionnistes » de l’assemblée de Corse.
La paix enfin, demandée pour la Palestine, dans le respect du droit des Palestiens à avoir une souveraineté sur leur terre. Comme tous les ans, un représentant de l’OLP sera présent. Mais les événements actuels dans la bande de Gaza ont été la cause d’une modification du programme initial du week-end prochain.
Pacifique… mais pas bêlant
Mais si les « faucons » ont rentré les serres dans un gant de velours, ils ne se sont pas, pour autant, transformés en agneaux sacrificiels.
Si Corsica Libera avance l’argument de l’arrêt des attentats, c’est pour mieux rappeler à l’État ses revendications en matière de coofficialité de la langue corse, d’inscription de la Corse dans la Constitution et de ratification du statut de résident pour lutter contre la pression foncière et la spéculation immobilière.
Une nouvelle demande est venue s’ajouter aux trois précédentes, découlant directement du dépôt des armes des clandestins.
« Il y a une situation politique nouvelle. Nous demandons officiellement la libération des prisonniers politiques et l’arrêt des recherches. Nous n’en avons pas fait un préalable mais il faut saisir cette chance. Nous allons demander aux présidents de l’exécutif et de l’assemblée de Corse que la question soit intégrée aux discussions »,ont argumenté Jean-Marie Poli et François Sargentini.
Sur le léger refroidissement des relations avec Femu a Corsica depuis les dernières municipales, François Sargentini assure que ce n’est« pas dramatique ».Corsica Libera attend néanmoins qu’une discussion et une clarification ait lieu en vue des échéances futures.
L’UMP appelée à se « corsiser »
Si une partie des élus de partis non nationalistes ont été salués (et invités pour certains*), aucune indulgence pour ceux qui sont taxés par les membres de Corsica Libera de « posture politicienne ».
Et ce n’est pas à l’aile « républicaine » du PRG que le propos s’adresse mais bel et bien à l’UMP, dont aucun représentant ne fera le voyage à Corte.
« Nous demandons aux députés et aux responsables de l’opposition nationale française de prendre en compte les évolutions qui se produisent dans notre pays. La démarche en cours n’est pas celle d’un parti contre un autre mais celle de la Corse. Leur manque d’implication laisse craindre un échec au congrès. En cas de non réussite du processus en cours, leur responsabilité sera écrasante… », juge Corsica Libera.
Sur ce chapitre des évolutions institutionnelles, François Sargentini considère d’ailleurs qu’une majorité à l’assemblée de Corse était nécessaire mais pas suffisante.« Ces idées doivent sortir de l’assemblée de Corse. Elles doivent aller dans l’opinion. La forme est à débattre mais c’est un objectif », souligne-t-il.
Dans une semaine donc, deux jours de débats seront consacrés à tous ces thèmes sous le chapiteau de Corte. Leur écho traversera-t-il la Méditerranée ? Il faut l’espérer. Même si le « spectaculaire » en tenue de combat, cagoule et arme longue n’est pas au programme cette année…
(…) article du 27 juillet, suite ci-dessous
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Revue de Presse et suite de l’article :
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