Dimanche, le grand rassemblement cortenais de Femu a Corsica a fixé un grand cap : les élections territoriales de 2014 et l’espoir, à l’occasion de ce scrutin, d’accéder au pouvoir. Pour y parvenir, leaders et militants ont choisi de mettre en marche la grande machine, au-delà des mouvements qui la composent, et de miser sur une plus large ouverture, au-delà du seul camp nationaliste.
L’ouverture vers qui ? La question se pose déjà en interne, alimentant le débat entre ceux qui sont prêts à payer le prix que l’accession aux responsabilités affichera, et les autres, plus réservés quant au fait de trop diluer une sensibilité nationaliste dans un éventuel et improbable attelage.
Quoi qu’il en soit, Vincent Carlotti était présent, dimanche, dans le grand amphithéâtre de la faculté de droit. Déjà un élément de réponse, mais Femu a Corsica espère que la grande consultation qui s’amorce en donnera beaucoup d’autres. Pour ce faire, le mouvement compte peut-être sur les dégâts que les dernières territoriales ont fait dans les rangs de la classe politique dite traditionnelle. Au lendemain du scrutin de mars 2010, les forces se sont quelque peu recomposées, les fissures ont été autant de brèches dans lesquelles certains se sont glissés pour reprendre leur liberté. Pour Femu a Corsica, les interlocuteurs potentiels figurent peut-être parmi ceux-là.
Modérés… avec modération
Mais sur la route de 2014 se dresse une double échéance intermédiaire, les présidentielles et les législatives. Dimanche, les autonomistes ont affirmé haut et fort leur volonté d’être présents. En pesant sur les campagnes électorales, mais aussi et surtout en présentant leurs propres candidats à la députation. Ce scrutin pourrait bien donner des clés de lecture sur les alliances dont il est question. Ce regard vers un autre horizon que porte Femu a Corsica n’a cependant pas aveuglé un mouvement soucieux de considérer le présent et de faire preuve de réalisme. Aux comptes rendus de ses élus territoriaux mettant en exergue leurs efforts pour contrarier les desseins de la majorité, Gilles Simeoni a opposé un implacable constat : « Pour l’heure, nous n’avons rien entre les mains ».Quelques minutes auparavant, son père appelait les militants à profiter du seul pouvoir qu’ils détenaient, celui d’investir tous les terrains de lutte. Edmond Simeoni a alors prononcé des mots qui furent les siens il y a 36 ans, dans d’autres circonstances et pour une autre portée : « Il ne faut rien céder ».
L’invitation était la suivante : garder l’essence nationaliste au centre du jeu politique, privilégier le terrain en considérant qu’il a toujours fait la force d’un courant. « Nous ne nous contenterons pas du confort des assemblées délibérantes, même si on nous appelle les modérés »,a déclaré Jean-Christophe Angelini, comme pour donner une assurance.
Femu a Corsica a fait sa rentrée.
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