« La co-officialité » – « Un droit démocratique du Peuple #corse » par @F_Alfonsi

Marylise Lebranchu ne manque probablement pas de bonne volonté. Elle manque tout simplement d’espace politique. Dans une relation entre la Corse et l’Etat verrouillée à triple tour par l’Elysée, par Matignon et par le Ministère de l’Intérieur, son rôle ne vise qu’à donner le change.

Son principal numéro d’équilibriste, elle le fait à propos de la langue, elle qui, depuis son Finistère natal, s’estime sensible aux identités culturelles. Sa « sensibilité » lui joue un tour pendable : en Bretagne comme ailleurs, et peut-être même plus qu’ailleurs, on sait pertinemment que le « cadre constitutionnel constant », c’est la mort assurée pour la langue régionale. Dès lors, elle s’enfonce dans ses contradictions de façon encore plus visible. Oui il faut sauver la langue corse, mais ne demandez pas la co-officialité puisque l’Etat et sa sacro-sainte constitution ne veulent pas la donner. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Que fait le Peuple Corse ? Il se suicide ?

FrancoisAlfonsiLe bla-bla-bla continue ainsi de longs moments, saute du coq à l’âne, de postes nouveaux promis pour l’enseignement à quelques mesurettes sans véritable importance, et en oublie délibérément l’essentiel, le droit du peuple corse à en décider par lui-même. C’est là le point essentiel : au nom de quelle légitimité l’Etat français peut-il refuser au peuple corse ce que l’Espagne accorde au basque, au galicien et au catalan ? Ce que le Royaume Uni accorde au gallois ? Ce que l’Italie accorde à l’allemand au Tirol, et même au français au Val d’Aoste ? Ce que l’Allemagne accorde au danois dans le Schwesing-Holstein ? Ce que la Finlande accorde au suédophones ? Etc…

Et, dans tous ces exemples, les langues concernées ont résisté et sont même reparties de l’avant depuis de nombreuses années. Pour le catalan ou le basque, la conquête de la co-officialité et d’une véritable autonomie de décision a représenté un point de passage déterminant, celui qui a permis « d’inverser la courbe » d’évolution du nombre des locuteurs, et même d’en renverser la pyramide des âges avec désormais davantage de locuteurs plus jeunes que plus âgés.

Parler de sauver la langue corse sans lui conférer un statut de co-officialité effective est une escroquerie intellectuelle. La disparition de la langue corse est programmée par l’Etat français. Cela ne pourra changer que le jour où les droits du peuple corse seront reconnus et sa langue officielle sur son territoire.

Le groupe Femu a Corsica l’a rappelé à la ministre dans l’hémicycle : le droit à l’autodétermination est un droit essentiel, constitutif du socle des libertés fondamentales dans le monde démocratique. Et celui qui veut s’en affranchir commet tout simplement un déni de démocratie.

Il est dans la nature de tout Etat de ne pas l’admettre volontiers, et la France plus que d’autres. En Europe, l’Espagne se raidit dangereusement face à la Catalogne*, la Belgique ne veut plus évoluer malgré la demande expresse, élection après élection, de la majorité flamande du pays, etc… Seul le Royaume Uni, il est vrai la plus ancienne démocratie européenne, a admis le droit à l’autodétermination du peuple écossais, tout en menant campagne contre l’indépendance défendue par le Scottish National Party.

Mais la démocratie européenne devra, si l’Europe veut s’inscrire dans la durée, faire droit aux revendications des peuples sans Etats. Quoi qu’il en coûte aux pouvoirs établis. Car ces peuples sont eux aussi, tout autant que les autres, des peuples européens. Leur Histoire constitue une part significative de l’Histoire de l’Europe. Ils doivent avoir accès à leurs droits.

En refusant la co-officialité demandée par un vote à la majorité absolue de l’Assemblée de Corse, le gouvernement français et sa tradition jacobine sont a contrario de toute démarche démocratique. Sur une question aussi fondamentale pour l’avenir du Peuple Corse, et aussi universelle dans l’Europe et dans le monde, la chose ne pourra en rester là.

François ALFONSI

*Le 26 août prochain, dans le cadre de l’Université d’été de Régions et Peuples Solidaires, Josep-Maria Terricabras, député européen d’Esquerra Republicana di Catalunya, Président du groupe ALE, sera en Corse pour une réunion débat sur « la démocratie européenne face au droit à l’autodétermination ». La veille une réception officielle aura lieu à l’invitation de la Mairie de Bastia. Elle se tiendra dans les jardins du Palais des Gouverneurs.

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)

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