Les actionnaires qui se sont succedés au capital de la SNCM, fondée en 1969, l’Etat initialement, puis les différents actionnaires publics et privés, jusqu’à la privatisation au profit de VEOLIA menée par Dominique de VILLEPIN qui a permis à son ami BUTLER de réaliser une très profitable culbute, ont tous failli à leur mission:maintenir cette compagnie en état de faire face à ses engagements.
En 10 ans, face à son principal concurrent CORSICA FERRIES, elle a perdu plus de la moitié de ses clients, passant de 80% à 30% du trafic passagers à destination de la Corse, pendant que les compagnies algériennes et tunisiennes de navigation se taillaient également une part importante du trafic vers le Maghreb.
Aucune entreprise , face à cette situation, n’aurait survécu sans prendre les mesures de restructuration indispensable : aucune entreprise, sauf la SNCM, qui a été maintenue en survie artificielle à grands coups de fonds publics et de bluffs successifs des différentes directions sur des plans industriels et sociaux vite remis au placard dès que la subvention avait été versée.
L’Etat est certes responsable , mais ne le sommes nous pas aussi ? je ne compte plus les fois ou j’ai assisté , à chacune des grèves assortie du blocage des ports, au spectacle bien rodé ou nous exigions en chœur de l’Etat et de la direction de la compagnie qu’ils cèdent aux exigences des marins pour que le blocage s’arrête ?
Comment ne pas évoquer aussi les dispositions qui seraient ubuesques si elles n’étaient suicidaires concernant le régime à bord des navires ? Ce jour d’hiver , par exemple , ou nous étions seulement trois couples attablés au restaurant du Napoléon BONAPARTE et ou cinq serveurs attendaient , je me demandais pourquoi, à la caisse sans se déplacer, jusqu’à ce que je les interroge et que l’un d’entre eux m’explique que le règlement syndical exigeait qu’ils soient sept ! Ce n’est effectivement que lorsque deux autres serveurs , avec le délégué de la CGT se sont présentés, que l’on s’est occupés de nous…
Aujourd’hui la facture est présentée à la compagnie: le problème est que ce sont les salariés qui vont la payer, au prix fort, intérêts et capital, pendant que nombre des responsables y échapperont : ceux qui sont déjà loin et ceux qui bien qu’encore présents sont à l’abri du désastre.
La SNCM aurait pu être une magnifique compagnie maritime si la cohorte des rapaces qui se sont partagé le gâteau autour d’elle avait été mise hors d’état de nuire au bon moment. Elle ne survivra pas à cette dernière crise.
Malgré les bobards que l’on va raconter encore pendant quelques mois à ses salariés il faudra passer par la case tribunal de commerce pour entreprendre son indispensable sauvetage. mais à quel prix !
Rien ne serait plus dangereux que de laisser le terrain libre au duopole privé CMN-CORSICA FERRIES , qui ne tarderaient pas, c’est la loi du marché qui l’implique, à se transformer en cartel , c’est à dire à reconstituer un monopole qui ne dira pas son nom. Il faudra être extrêmement vigilant sur ce point dans les mois qui viennent.
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Revue de Presse et suite de l’article :
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