Dieu quelle saison ! Des vacanciers par millions et du beau temps à faire pâlir d’envie les plagistes de la Costa Brava. Avec juste ce qu’il fallait de soleil et de chaleur pour savourer son coin de paradis à seulement une heure de la mélasse continentale. Avec aussi, pour faire couleur locale, quelques attentats et, en assortiment, deux ou trois centaines d’hectares parcourus par les flammes d’incendies sans conséquences. Bref, un vrai bonheur. Et l’automne prochain ne sera pas triste, malgré les inévitables remous de la rentrée, toujours difficile à ce qu’on dit mais que d’une année à l’autre on surmonte sans trop de peine. C’est maintenant, à l’heure des premiers bilans, que l’on entend s’élever les tristes lamentations des Cassandres limonadières : « Non cette saison n’a pas été faste, bien au contraire. » ne cessent-elles de répéter. Mais on ne s’apitoiera pas sur leur sort. Même si l’on peut parler d’une saison en demi-teinte. Pas aussi faste que la précédente mais pas décevante non plus. Et on s’étonnera de cet engouement sans faille des vacanciers alors que les prix plafonnent à d’incroyables altitudes, que les structures d’accueil sont à peine convenables, que les animations, lorsqu’il y en a, ne sont pas ce qu’elles devraient être, et que l’on fait trop souvent comprendre aux visiteurs qu’il ne sont pas les bienvenus. Aussi, et sans chercher à comprendre l’incompréhensible on se félicitera de cette saison et des satisfactions qu’elle aura engendrées. Même si le chœur des Cassandres couvre les soupirs d’aise que certains, de ci de là, se hasardent à pousser.
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