Devant les événements importants survenus ces derniers jours dans l’île, Femu a Corsica a présenté de nouveau ses positions au travers d’une conférence de presse, cet ale 4 juillet dernier, à l’Assemblée de Corse.
Voici le texte complet de la conférence de presse :
Bien qu’habituée à évoluer aux rythmes des difficultés, la Corse vit actuellement des heures particulièrement sombres. Des conflits de toutes natures (La Poste, Sapeurs Pompiers, TCA, étudiants,…) dont le plus emblématique est celui de la SNCM, émaillent l’actualité et créent une situation excessivement préoccupante. Leurs origines et motivations sont certes très différentes mais pour l’essentiel, tous procèdent d’une absence d’anticipation et de dialogue, ainsi que d’une volonté de pourrissement de certains acteurs.
De ce point de vue, l’Etat a selon nous une responsabilité centrale et écrasante, notamment dans le dossier des transports maritimes. Ses revirements, son absence de lisibilité ont aujourd’hui un coût exorbitant pour la Corse. Sur les quais, les blocages se muent parfois en affrontements, qui affectent et divisent notre communauté, au cœur d’une saison touristique déjà très fragile.
Pour Femu a Corsica, cette situation est devenue totalement insupportable.
En premier lieu, nous en appelons donc au Gouvernement, pour que cesse une valse hésitation devenue extrêmement préjudiciable. Des entrepreneurs, commerçants, agriculteurs, artisans rencontrent, parmi tant d’autres, d’effroyables difficultés et réclament, légitimement, la possibilité de travailler, de répondre efficacement aux exigences économiques du quotidien.
Des salariés du secteur, par centaines, attendent un signe fort de l’actionnaire historique, qui reste d’ailleurs, directement et via la Caisse des dépôts et Consignations, un élément-pivot de la Compagnie. L’urgence est là, y compris pour l’Office des Transports, dont nous estimons qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux. Le préavis de grève, déposé au début du mois dernier, aurait dû susciter une plus grande mobilisation de sa part ; et nous n’évoquerons pas ici les limites financières et structurelles de son activité, déjà mises en lumière par Femu a Corsica à maintes reprises.
La mauvaise gestion de ce conflit, caractérisée notamment par la mise en concurrence des ports secondaires et une tension permanente, lui est également imputable.
Pour notre part, nous tirons la sonnette d’alarme depuis des mois, bientôt des années, en vain jusqu’à présent.
En dépit de ces carences répétées, nous renouvelons notre appel à une solution négociée et rapide, dont le premier acte serait la levée du blocus. Nous avons toujours respecté les libertés publiques et syndicales, comme le droit de grève.
Mais le contexte général commande que d’autres modalités soient mises en œuvre, au risque d’asphyxier littéralement notre économie.
La raison doit désormais l’emporter, pour conduire chacun des acteurs du conflit à davantage de responsabilité, de sérénité, et de prise en compte de nos intérêts collectifs.
En second lieu, dès lors que le trafic sera globalement rétabli, nous exigeons de l’Etat, de Veolia Transdev ainsi que de la Collectivité Territoriale une position claire et durable, qui permette enfin le déploiement d’une stratégie alternative, voulue par les Corses depuis des décennies.
Femu a Corsica rappelle ici ses propositions, seules susceptibles, après des années de dérive, de donner à notre pays la maîtrise réelle de ses transports maritimes : création d’une compagnie Corse, intégration de l’ensemble des salariés insulaires à l’entité nouvelle, inscription dans une véritable continuité territoriale européenne.
Dans l’attente, nous demeurons mobilisés aux quatre coins de l’île et suivons, heure par heure, le déroulement de ce conflit, en travaillant d’arrache pied à des solutions concrètes et immédiates.
Pour en revenir à l’Etat, et aux discussions engagées depuis des mois avec l’Assemblée de Corse, chacun a pu mesurer, à travers l’annulation (au dernier moment) de la visite de Madame Lebranchu, l’imprécision et le désordre qui continuent de dominer.
En ce domaine également, nous restons fidèles à notre analyse globale : le dialogue, qu’il s’organise au sein du peuple Corse, ou se déploie en direction de l’Etat, est à privilégier en toutes circonstances, y compris lorsque des blocages interviennent.
Mais Paris doit, de toute urgence, revenir sur la stratégie ébauchée lors de la visite de M. Cazeneuve. Elle est dommageable a plus d’un titre, car elle bafoue l’expression des élus de la Corse et n’offre aucune perspective d’avenir. Elle est inacceptable et Paris doit impérativement considérer la réalité de nos souhaits et les délibérations souvent unanimes et toujours majoritaires de notre Assemblée.
Les élus soutenant la réforme restent, par delà leurs différences d’opinion sur d’autres sujets, soudés et engagés autour d’une volonté d’évolution politique et constitutionnelle.
Le mouvement National, particulièrement à travers Femu a Corsica, continuera d’être un puissant vecteur d’expression de cette volonté, rejoignant en cela les aspirations d’une immense majorité de Corses.
Nous espérons donc que ce nouveau « couac » donnera aux ministres en charge du dossier le temps et les moyens d’une autre politique. Forts de notre légitimité, nous ne changerons en rien notre doctrine.
Déjà, dans un cadre exclusivement public et démocratique, des initiatives sont prises, des rapports de force s’organisent. Femu a Corsica y prend naturellement toute sa part et multipliera, dans les prochains jours, les mobilisations de nature à ouvrir enfin cette perspective de construction et de paix.
Femu a Corsica
(…) suite ci dessous
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Revue de Presse et suite de l’article :
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