Appliquée dès ce week-end, la réforme de la garde à vue oblige les avocats à s’organiser pour assister leur client dès la première heure. A Bastia, le barreau a décidé de mettre en place une permanence. Des groupes de 5 avocats d’astreinte, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. A la fin de la semaine, un point d’étape sera fait pour éventuellement améliorer le dispositif. Reste à régler le problème de l’indemnisation.
Dans la précipitation, le législateur n’a pas encore établi de bâreme, et les avocats sont toujours indemnisés, 64 euros, quel que soit le temps passé avec leur client en garde à vue. C’est pourquoi ils appellent à une journée nationale de grève le 4 mai prochain.
Du côté des policiers, c’est la douche froide. Les difficultés ne vont pas tarder à se manifester, explique le commandant de police, Michel-Antoine Thiers, du syndicat national des Officiers de Police. Il explique qu’il n’y aura pas assez d’avocats disponibles pour intervenir dans les délais, et que les gardes à vue vont être retardées ce qui va pénaliser gravement les enquêtes. Notamment dans les affaires sensibles, explique-t-il.