La communication du FLNC est incontestablement une bonne nouvelle pour notre Île. Elle ne signifie pas pour autant la fin de la violence en Corse, car le banditisme, qui fait depuis longtemps bien plus de dégâts que les attentats commis par les clandestins, continue à faire des ravages.
Très politique, le texte indique clairement la volonté de ceux qui, dans la clandestinité ont soutenu les efforts du mouvement public Corsica Libera, de poursuivre dans la voie choisie par leur vitrine légale et de privilégier ainsi le combat des indépendantistes dans le champ politique plutôt que dans le champ militaire.
Pour l’avoir longtemps souhaité, comment ne pourrais je pas m’en réjouir ?
L’avenir nous dira rapidement si , comme cela a pu se produire ailleurs, en Irlande du Nord ou au Pays Basque, une frange radicale se désolidarise de cette démarche: il faut espérer que cela ne se produira pas et qu’une chance sera ainsi accordée de trouver une issue politique favorable au règlement de la question corse.
La réaction du gouvernement et du président de la république, auxquels s’adresse bien sûr en priorité ce message, est attendue, dans les milieux nationalistes et progressistes bien entendu, mais aussi chez tous les corses.
Il est clair que pour le gouvernement la question de la co-officialité et du statut de résident est derrière nous, et qu’il n’y reviendra pas. Encore que, pour ce qui concerne le statut de résident, et à condition que chacun ne s’obstine pas à camper sur ses positions sans chercher la moindre concession , il y a sans doute des solutions de substitution de nature à permettre à chacun à se rallier à un compromis sans perdre la face.
Reste la question de la mention de la Corse dans la constitution française qui nécessite une majorité des 3/5 des élus de l’assemblée nationale et du sénat réunis en congrès à Versailles.
Sur cette question, très importante, il va falloir que chacun fasse preuve d’imagination et de pragmatisme.
Personne ne peut faire l’impasse sur le fait que le président de la république, extrêmement affaibli , et le gouvernement, qui a de plus en plus mal à réunir , à l’assemblée nationale et au sénat, une majorité pour faire voter ses projets, ne peuvent prendre le risque supplémentaire d’essuyer une dé faite aujourd’hui certaine au congrès sur le dossier corse.
D’un autre coté le gouvernement ne peut ni ne doit prendre le risque de renvoyer l’assemblée de Corse à ses travaux , sans prendre en compte la volonté de la grande majorité de la classe politique insulaire de trouver dans cette réforme les moyens de se donner les marges de manœuvre dont elle ne dispose pas aujourd’hui pour aborder dans de bonnes conditions la protection de son patrimoine contre la spéculation, le développement de sa langue, et la question fiscale.
Il n’y a pas de situation sans issue, il y a parfois, hélas, seulement l’obstination des hommes, d’un coté comme de l’autre, à passer à coté de l’intérêt général bien compris.
Dans leur communication, les clandestins rendent un hommage appuyé à Michel ROCARD. Je m’en réjouis, et pour l’avoir avec beaucoup de socialistes accompagné et vu à l’oeuvre , j’invite chacun à prendre comme il a su le faire la hauteur nécessaire pour aborder la période qui s’ouvre.
Nous aurons bien sûr l’occasion d’en reparler ici.
VINCENT CARLOTTI
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