Un préfet en Corse , comme son supérieur hiérarchique, se trouve toujours dans l’obligation de faire passer le message parisien aussi stupide et fallacieux soit-il.
On compatirait presque à la tempête qui sévit sous le crâne du sieur Mirmand. Même s’il n’est qu’un fonctionnaire du passage obligé sur la voie royale qui s’offre à lui si d’aventure il passe l’obstacle corse sans anicroche, il ne peut ignorer quelques évidences basiques. Le discours de commande qu’il tient depuis la visite du porte-parole Cazeneuve relève de décisions prises à l’Élysée ou à Matignon, ou les deux à la fois, on ne sait trop ; dans le foutoir qui règne à Paris on se perd un peu !
Néanmoins ce discours ne traduit pas seulement cette impuissance qui gagne depuis de longues années les exécutifs parisiens et qui rappelle étrangement les plus belles années de la Quatrième, la course aux sondages et à l’audimat en plus…Notre porte-parole du porte-parole parisien rappelle, comme on lui a appris à l’ENA, les principes intangibles d’une Constitution issue du putsch de mai 1958.
Le principe de libre circulation des biens et des personnes ne permet donc pas d’accepter le « statut de résident ». Mais il permet de tolérer un boycott maritime de la Corse et une entrave à ses échanges avec le monde extérieur par la grâce d’un autre droit constitutionnel, celui de grève, alors que le contrat passé avec la compagnie monopolistique stipule l’obligation de service minimum.
De la même façon,il en appelle au respect des textes européens dits « communautaires » pour renforcer l’épître que lui, fonctionnaire, adresse aux élus du peuple. Pourtant, c’est bien au nom de ces mêmes textes, que l’UE paraît décidée à mettre fin à l’exploitation coloniale de la Corse par le lobby marseillais, même si tout le monde a compris qu’en période de crise politique, les élus PACA pèsent beaucoup plus que la Collectivité Territoriale de Corse. Quant à la position de l’Autorité Européenne sur le statut de résident, elle n’est en aucune façon antinomique de l’esprit des lois européennes, comme cela a été abondamment démontré ! Ce qui est antinomique avec le droit européen en revanche, c’est la tentation souverainiste d’un État qui a perdu le Nord…
Moralité : deux siècles et demi après une conquête barbare, la France ne sait toujours pas quoi faire de la Corse. Après avoir vivement encouragé les « propositions » de l’Assemblée de Corse, on les jette à la corbeille et on remet en selle les saltimbanques de la pulitichedda qui vont reprendre les petites combines qui ruinent la Corse…
On comprend l’embarras des représentants parisiens en Corse devant ce concours de valses-hésitations.C’est une situation qui devient révolutionnaire, mais Louis XVI était un roi thaumaturge, alors que personne n’attend de miracle d’un gouvernement de la Vème !
(…)
CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]