#Corse « Et maintenant ? où est le plan B? » par @VCarlotti

Ce qui est surprenant lorsque l’on fait le bilan de la visite du ministre de l’intérieur ce n’est pas qu’il ait opposé un non catégorique aux demandes de l’assemblée de Corse concernant la co-officialité du corse et du français dans notre Île et la mise en place d’un statut réservant, sous conditions, l’acquisition d’un bien immobilier aux résidents et, en pointillé, aux corses de la diaspora. 

vincentCarlottiGaucheAutonomisteCorseCorsicaCe qui est surprenant c’est que cela ait surpris les élus de la CTC !

C’est profondément méconnaitre la nature de la république française que d’imaginer qu’elle pourrait accepter que sur une partie de son territoire il puisse exister deux langues officielles: on peut le regretter, mais c’est ainsi. Le jour ou la Corse accèdera à l’indépendance , il y aura certainement dans notre Île deux langues officielles, mais pas avant.

Pour ce qui concerne le fameux “statut de résident”, le ministre a eu tort de s’avancer sur une éventuelle difficulté  du coté de l’Union Européenne: l’Europe est en gestation et personne ne peut sérieusement, à l’heure actuelle, préjuger de ce que pourrait être sa doctrine sur ce point précis. Par contre, il est clair qu’il ne se trouvera pas de sitôt une majorité des 3/5 au congrès pour accepter de modifier la constitution sur ce point, car nonobstant l’attitude de l’Europe c’est là un point de passage obligé si l’on veut éviter l’obstacle du conseil constitutionnel.

Reste la mention de la Corse dans la constitution : le ministre, si j’en crois ce que j’ai pu lire ou entendre n’a pas fermé aussi nettement la porte et s’est déclaré ouvert aux discussions.

Le problème est d’une autre nature: qui peut sérieusement imaginer qu’un président aussi affaibli que François HOLLANDE , affublé d’une majorité qui soutient le gouvernement comme la corde soutient le pendu, pourrait prendre le risque de prendre une claque en convoquant le congrès et y rechercher, lui qui connait des problèmes avec ses propres troupes, le soutien d’une opposition dont on connait l’état de décomposition…

Je comprends que Corsica Libera accable le gouvernement: partisan de  l’indépendance il n’a que faire de la constitution française.

Je comprends moins les réactions de ceux qui, à gauche singulièrement, semblent se réveiller aujourd’hui en constatant qu’ils avaient fait fausse route, non pas en votant ces résolutions bien sûr, car il fallait marquer la volonté des corses de voir leur langue vivre et la spéculation immobilière freinée, mais en imaginant qu’elles pouvaient trouver une issue favorable !

Reste à espèrer qu’enfin, à partir du moment ou le gouvernement les a mis au pied du mur, nos élus s’attèlent à la simplification de la carte administrative et ne se perdent pas dans la confection d’une usine à gaz pour sauver le siège des conseillers généraux en mal de réelection..

Avec mes amis du Club Politique “La Gauche Autonomiste” nous avions estimé dès le départ que la méthode choisie par l’assemblée de Corse pour avancer la réforme des institutions n’était pas la bonne. Partisans pour notre Île d’un véritable statut d’autonomie à l’image de celui dont bénéficie la Polynésie française, nous considérons hélas que les evènements nous donnent aujourd’hui raison.

Il n’est pas trop tard, bien sûr, pour y revenir: si la France n’a jamais fait, et selon nous ne fera jamais, même s’il ne faut pas insulter l’avenir,  les pas que lui demande l’assemblée de Corse, elle a déjà réalisé pour la Polynésie une réforme qui nous conviendrait largement et nous confèrerait les importants pouvoirs dont nous avons besoin pour protèger et développer ce qui nous tient le plus à coeur: nos sites et notre peuple.

Cela fait à présent un peu plus de quatre ans que l’assemblée de Corse a été élue. S’il n’était pas question de repousser de quelques mois la date des prochaines territoriales , il ne resterait que moins d’un an à nos élus pour règler des dossiers aussi importants que celui des transports maritimes, dont on peut craindre aujourd’hui le pire, ou d’un PADDUC qui n’aborde que bien tardivement le plus difficile, la cartographie des espaces non constructibles, qui va déclencher très probablement la fronde des maires concernés.

Quand l’heure du bilan approchera, la majorité, aux prises avec ses divisions, aura peut être du mal à convaincre les corses de renouveler son bail.

Blog Vincent Carlotti

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Revue de Presse et suite de l’article  : 

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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