Le 31 mai un navire de la Corsica Ferries a raclé au sortir du port d’Ile Rousse un haut fond après s’être éloigné du chenal. Ce type d’incident aurait du faire l’objet de la plus haute attention de la part de l’armateur. Tel n’a pas été le cas puisque le Méga 5 a effectué 4 traversées avant d’être conduit au chantier naval pour y être réparé. Il y sera immobilisé 7 jours.
Une fois encore il semblerait que le profit ait été la seule raison de la négligence de l’armateur, qui ne pouvait ignorer après un « black-out » devant le port de Bastia le lendemain de l’incident, l’existence d’une voie d’eau sous la ligne de flottaison du navire. Pourtant le navire en avarie repartira le 1er juin avec 1100 personnes à bord pour Ile Rousse, puis Toulon où la société italienne de classification RINA l’attendait pour procéder à une inspection de la coque. Les plongeurs découvriront alors une trace de 50 m de long et une fissure de 4 cm.
Tout cela interpelle d’autant plus que les services de contrôle français, indépendamment de la collaboration annoncée des deux BEA italiens et français, n’ont semble-t-il pas été alertés conformément aux obligations de sécurité s’imposant à tous les armateurs opérant sur les lignes de Corse.
La préfecture maritime de Toulon indique que le black-out de 10 minutes est l’unique information transmise au Cross Med. Elle n’a donc pas été informée du talonnage. Questionné par la presse spécialisée, son porte parole a rappelé les principes : « Le contrat de confiance entre le capitaine d’un navire et le centre opérationnel de l’État côtier prévoit pourtant d’être prévenu de manière sincère et complète. La sécurité de la navigation et le respect de l’environnement marin sont au-dessus de tout.»
De son côté l’armateur est formel il n’avait pas à prévenir le Cross Med car il n’y avait pas de risque de pollution, l’entrée d’eau était dans une maille sèche. Quant à l’enregistrement VDR, il à été remis aux autorités italiennes.
Le centre de sécurité des navires sous l’autorité des Affaires maritimes n’a pas eu, dans ces conditions, à s’intéresser à cet incident relativement grave alors qu’il est intervenu dans les eaux territoriales françaises sur un service de cabotage entre trois ports français. De même comment ne pas s’interroger sur l’absence de vérification de la conformité des procédures ISM par l’armateur à tout le moins pour les navires affectés à ce type de services entre la Corse et le continent.
Voila pourquoi Monsieur le Secrétaire d’Etat, sachant que plusieurs milliers de passagers ont ainsi été exposés à un risque potentiellement grave, les élu(e)s communistes et citoyens du Front de gauche ne comprendraient pas que vous ne diligentiez pas une enquête sur la période couvrant la durée de l’incident. A l’égard des millions de passagers qui se rendent en Corse avec cette compagnie, il serait effectivement impensable que la clarté ne soit pas faite voire que des sanctions ne soient pas appliquées si, comme tout semble le démontrer, les règles de sécurité n’ont pas été respectées.
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