« Notre cher Juge antiterroriste préféré, nous quitte bientôt pour une retraite bien méritée dans sa douce ville de Nancy, où il vient d’être élu au Conseil Municipal…
La retraite est un moment stressant pour pas mal de gens, se voyant passer du côté inutile de la société. Alors avant de partir pourquoi ne pas faire une dernière bourde ? Pourquoi en 6 mois ne pas interpeller et incarcérer quasiment une dizaine de personnes sans preuves matérielles et sans témoignages incriminants ? Il est en effet plus facile d’incarcérer des personnes sans histoires que des agresseurs sexuels qui rodent dans les rues de Bastia ! Vous pourrez toujours me répondre que ce n’est pas la même justice, que les juridictions d’exceptions sont particulières mais vous ne rendrez jamais ces années volées à cette jeunesse tout comme le violeur n’effacera jamais ses actes malgré la repentance…
La vie ne se résume pas à une série télévisée Monsieur le Juge, vous n’êtes pas dans Engrenages à jouer un rôle, dans une situation où vous actes ne prêteraient pas à autant de conséquences, vous auriez un rôle à la mesure de votre personnalité… Vous déclariez « Je me contenterai de faire l’acteur dans les séries télévisés et non pas dans la comédie politique ». Pourtant ce rôle vous l’avez occupé depuis 1994, date de vote entrée à la galerie Saint-Eloi, et jusqu’à ce mois de juin 2014.
Vous écriviez en 2008, un livre intitulé « Le juge antiterroriste, juge ou partie », il me semble que vous avez bien choisi votre camp… A votre manière cavalière de mener un interrogatoire, le « poussin » de Simone Weber serait plutôt le vilain petit canard de la ferme maudite…
Ces quelques lignes ne vous toucherons pas vraiment Monsieur le juge, mais sachez qu’elles n’ont pas la prétention de vous donner des leçons ni même de vous émouvoir. Ces propos n’engagent que moi et ne font que représenter mon état d’esprit blasé pas les longues heures perdues à attendre une lueur d’espoir que vous ne nous accorderez jamais.
L’intime conviction du magistrat qui s’acharne en fin de carrière à vouloir un dernier succès qui sera brisé en mille morceaux par une juridiction qui, même si elle est d’exception, espérons-le sera enfin juste et équitable. »
Lyvia Cosimi
Le juge Thiel va partir. Tous les efforts pour le pousser dehors ont jusqu’ici été malheureusement vains, mais ils l’ont eu à l’usure : Gilbert Thiel doit partir à la retraite le 30 juin. Le palais de justice de Paris perd un de ses piliers (la buvette aussi, mais elle a déclaré forfait un peu avant lui), et tout le monde va regretter ce juge fort en gueule, qui n’avait absolument pas peur que le ciel lui tombe sur la tête, c’est arrivé si souvent. Tout le monde va le regretter sauf les Corses, les Basques, les islamistes, les avocats et toute sa hiérarchie – ce qui fait déjà du monde, il faut le reconnaître. Gilbert Thiel, c’est vrai, est insupportable. D’une indépendance qui frise la paranoïa, totalement imperméable aux pressions, même amicales ; arc-bouté sur les lois anti-terroristes au point de passer, non sans raison, pour répressif ; barbu ; hostile à la présence de l’avocat en garde à vue ; bavard comme un avocat honoraire ; anarchiste de droite dans un milieu où les phénomènes de cour dépassent de loin la cour d’appel ; grand buveur devant l’Eternel, qui lui garde une place sous la tonnelle dans les vignes du Seigneur ; et gros fumeur de gitanes qui sentent mauvais – pensée émue à ses greffiers qui ont dû travailler en plein hiver la fenêtre ouverte pour éviter l’asphyxie. Il lui arrivait même de mettre une calotte amicale à un journaliste, mais avec son quintal et ses mains de laboureur, on aurait pu légitimement en prendre ombrage. Mais Gilbert Thiel, le magistrat le plus ancien dans le grade le moins élevé, était d’une humanité rare, cabossé par la vie, pudique, sensible, gros travailleur, beau parleur et d’une honnêteté sans détour. (…)
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Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]