« Durant des décennies, les divers gouvernements de droite et de gauche ont refusé une véritable solution politique à la Question corse. Ils se sont toujours abrités derrière le soi-disant manque de consensus de la classe politique traditionnelle corse par rapport aux revendications a minima mises en avant par les nationalistes pour sortir de la spirale des affrontements dans l’île.
Depuis l’arrivée de François Hollande à la Présidence de la République française, les différents représentants du gouvernement qui se sont succédé dans l’île, ont eux, insisté sur la nécessité pour les élus corses de faire des propositions concrètes sur l’avenir de l’île.
Avec l’installation de la nouvelle collectivité de Corse, les élus de toutes tendances se sont donc retroussé les manches, réussissant, après des mois de travail et de discussions sensibles, à élaborer des propositions de consensus sur certaines revendications (coofficialité, statut de Résident, statut fiscal, inscription de la Corse dans la constitution..) ce qui constituait un grand pas, au vu des difficultés rencontrées et des différences de sensibilités des uns et des autres, au-delà de la mouvance nationaliste.
Malgré les obstacles constitutionnels que ces élus connaissaient, un semblant de dialogue semblait s’être enfin instauré entre Paris et la Corse, Paris se gardant bien de dire le contraire et de nier ces discussions, ce malgré certains ratages (certaines déclarations de Manuel Valls, voire Marylise Le Branchu en décembre 2013..).
Aussi, les déclarations du nouveau ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve durant sa visite dans l’île ce jeudi 12 mai sont-elles pour nos élus et l’opinion corse une véritable douche froide.
Les masques en fait sont tombés et son refus sur la coofficialité, le Statut de résident, le statut fiscal… montre « la duplicité » d’un gouvernement socialiste aux abois qui veut « redorer » son blason sur le dos des élus corses et de la Corse en faisant croire en sa fermeté face aux « atteintes » aux principes constitutionnels de l’unité nationale française au vu des limites réputées infranchissables imposées au nom du dogme de la constitution française..
Ce discours qui a fait réagir tous les élus montre aussi le vrai visage de certains élus de droite, du PRG et du Front de gauche qui retrouvent leur vrai visage d’opposants au Nationalisme corse. Après avoir fait semblant d’accompagner les discussions en espérant, comme le gouvernement socialiste gagner du temps, alors qu’ils sont totalement opposés aux revendications acceptées à l’Assemblée de Corse, ils applaudissent aujourd’hui à deux mains au discours de fermeture et de négation du Ministre de l’Intérieur.
Retour à la case départ ?
Sommes-nous revenus au point de rupture ? La Corse va-t-elle à nouveau entrer dans une période de troubles ? Seul l’avenir le dira, mais au vu des contre-vérités assénées par le ministre quant au fond de ces réformes que la Corse attend, au vu de ses chiffres falsifiés sur la prétendue croissance de la Corse et surtout sur ses prétendus succès en matière de grande criminalité, on ne peut qu’être inquiets.
En tout cas aujourd’hui, l’ensemble du mouvement national est dans l’impasse et les succès électoraux aussi importants soient-ils ne doivent pas lui faire oublier que la démocratie en France n’est appliquée dans l’île qu’à condition qu’elle n’aille pas à l’encontre de la volonté de Paris, donc à condition qu’elle ne demande rien et qu’elle accepte tout ce que décide Paris à sa place.
C’est en tout cas ce que l’on peut retenir de cette visite qui revêt le caractère d’une véritable provocation à l’encontre de la majorité des Corses et de leurs représentants élus. »
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CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]