Le 25 mai prochain auront lieu les élections européennes. C’est peu dire que cette échéance électorale ne figure pas aujourd’hui au cœur du débat politique en Corse. L’absence d’une représentation de droit pour la Corse autant que le lourd déficit démocratique pesant sur une institution qui privilégie bien trop souvent les marchés, les banques et les lobbies au détriment des peuples, de leur terre et des hommes qui y vivent et y travaillent, expliquent en grande partie cette défiance.
Pourtant, la construction européenne concerne directement le peuple corse
Dans ce contexte électoral, Corsica Libera rappelle ses orientations en la matière :
– Création d’une circonscription corse permettant d’assurer une représentation propre de notre peuple vis-à-vis des instances communautaires. Alors que notre pays s’engage dans la construction d’une solution politique ambitieuse, porteuse d’émancipation, il est tout à fait inconcevable que le peuple corse demeure noyé au sein d’une circonscription « sud-est » allant de Bunifaziu à… Lyon ! Cet état de fait ne permet pas la tenue d’un véritable débat corse sur la question européenne et rend par conséquent absurde la participation active de notre mouvement à cette farce.
– Mise en place d’une commission européenne propre au sein de l’Assemblée de Corse et installation à Bruxelles et Strasbourg d’une véritable représentation de la CTC. Ces structures devront d’une part, appréhender l’impact des politiques communautaires sur la Corse et d’autre part, faire valoir nos intérêts spécifiques.
La structuration de notre rapport à l’Europe pourra s’avérer décisif dans les débats à venir, notamment en matière foncière. Alors que nombre d’apprentis spécialistes des questions européennes ont affirmé durant des mois de façon péremptoire que l’Europe ferait office de censeur concernant le « statut de résident », de hauts représentants de l’UE, au premier rang desquels le Président du Comité Economique et Social Européen, Henri Malosse, ont fait la démonstration que l’Europe pourrait être en ce domaine un facilitateur, à condition que nous soyons en mesure de peser politiquement à Strasbourg et à Bruxelles. D’ailleurs, nombre de statuts similaires existent déjà sur de nombreux territoires en matière de protection foncière. La défense des intérêts corses en Europe sera incontournable dans la perspective d’une adhésion future de la Corse souveraine afin de faire reconnaître un cadre juridique adapté.
– De façon plus générale, Corsica Libera redit son opposition à une construction européenne fondée sur une logique technocratique et dont la marchandisation effrénée serait le socle idéologique. Pour notre part, nous réaffirmons notre volonté de bâtir une Europe des Peuples solidaires dans un mouvement commun avec les Nations qui feront valoir leur droit d’accéder à l’indépendance nationale dans les mois et les années à venir (Catalogne, Ecosse, Pays Basque..).
Dans cette élection, un représentant autonomiste est en compétition. Il s’agit de François Alfonsi de « Femu a Corsica », tête de liste « Régions et Peuples Solidaires ». Seul Corse ayant siégé au Parlement européen durant la dernière mandature, il a œuvré notamment quant à la reconnaissance des droits des minorités linguistiques. En sa qualité de député européen, il a toujours accepté de participer aux Ghjurnate Internaziunale di Corti organisées par notre mouvement, y compris lorsque son parti optait publiquement pour une position opposée. Cependant, en l’état actuel des choses, l’absence d’accord politique entre les deux composantes du mouvement national, ne crée pas les conditions d’un soutien de notre part à cette candidature.
Corsica Libera laisse donc ses militants et sympathisants libres de se déterminer en fonction des valeurs dont il a été ici fait rappel.
CORSICA LIBERA
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CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
France 3 CorseCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]