Durant la nuit de samedi à dimanche, les services techniques de la ville et de la Cab ont travaillé sans interruption. Hier matin, Bastia avait retrouvé son visage habituel
À la suite des affrontements violents entre une centaine de jeunes et les forces de l’ordre, la ville de Bastia avait samedi soir l’aspect d’une cité dévastée. Les poubelles et containers du tri sélectif avaient été brûlés et jetés en plein milieu de la rue. Des centaines de projectiles jonchaient le sol mais aussi des bouteilles de verre cassées en mille morceaux et des capsules de gaz lacrymogène utilisées par les gardes mobiles. L’agence du Crédit agricole et La Poste centrale avaient également subi des dommages.
Mais si les vitrines de ces établissements, tout comme leurs murs, portaient encore les traces des exactions de la nuit, la cité avait retrouvé hier matin une apparence normale. Les services techniques de la ville, mais aussi de la communauté d’agglomération de Bastia s’étaient mis au travail dès l’arrêt des violences pour œuvrer une bonne partie de la nuit. C’est un travail de longue haleine qui fut effectué par tous ces employés. Les réactions à ces violents affrontements n’ont pas tardé à affluer. Gilles Simeoni, le maire de la ville, a tenu à saluer, dans un premier temps, le succès populaire de la manifestation avec « de nombreux jeunes qui se sont mobilisés pour affirmer leur attachement à leur langue, leur identité et tout simplement leur volonté de vivre dignement sur leur terre. Je m’en réjouis… »
Mais le premier magistrat a regretté les violences : « La manifestation a été suivie de débordements et d’incidents. Je le déplore. Je regrette les dégâts et les désagréments de tous ordres que ces incidents ont engendrés. Je salue à cet égard le travail exceptionnel réalisé par les agents municipaux pour rétablir dans le courant de la nuit une situation normale. Plus largement, je rappelle que ce sont la logique de construction démocratique et l’esprit de dialogue et d’apaisement mis en œuvre, non seulement à l’assemblée, mais au sein de la société corse tout entière, qui ont permis d’obtenir les votes historiques intervenus à la CTC. Le refus de l’État de prendre en compte ces décisions est à l’évidence un déni de démocratie. Il réamorce une logique de tension dont la perspective ne peut que satisfaire les conservateurs de tous bords, à Paris comme en Corse. Celles et ceux, largement majoritaires ici, qui veulent au contraire que ce pays s’engage sur un chemin de paix et d’émancipation, doivent avoir la lucidité d’éviter le piège ainsi tendu… »
37 policiers blessés et une interpellation
François Tatti, président de la communauté d’agglomération, a souligné pour sa part :« La violence et le rejet de l’autre n’ont pas leur place dans la Corse apaisée et ouverte que nous voulons construire démocratiquement. Aussi, je ne peux que réprouver les slogans haineux et les dégradations qui ont entaché la fin de la manifestation du samedi 10 mai à Bastia. Dans cet esprit, j’appelle les organisateurs à prendre clairement leurs distances avec de tels agissements et à veiller à ce qu’ils ne puissent pas se reproduire dans les éventuelles manifestations à venir. Enfin, je salue le dévouement des services de la ville et de la Cab qui ont travaillé très tard dans la nuit pour rétablir la situation ».
Jean Zuccarelli, leader de l’opposition municipale, a déclaré quant à lui : « Je constate qu’une fois de plus Bastia est victime de violences consécutives à une manifestation. Les organisateurs ne pouvaient ignorer qu’il en serait ainsi. Et leurs appels à la dispersion dans le calme sont une manière hypocrite d’esquiver leurs responsabilités ».
Enfin, selon les autorités judiciaires, 37 membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés lors de ces affrontements.
Un homme a été pour sa part interpellé par les policiers alors qu’il était en train de tirer avec un fusil depuis son balcon, dans une résidence située sur les hauteurs de Bastia. Les membres de la sûreté urbaine ne savent toujours pas s’il tirait en direction des gardes mobiles ou des manifestants. Il a été placé en garde à vue et devrait être déféré devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance dans les prochaines heures.
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