On peut être une experte reconnue depuis des décennies de l’art moderne et, plus particulièrement de Picasso, on peut avoir réussi l’exploit de faire financer par des recettes privées 33 millions sur 52 du coût de rénovation d’un musée, on peut avoir exigé des personnels dudit musée la présence et le travail et se voir opposer par un journal improprement appelé « Le Monde » alors même qu’il est étroitement enfermé dans l’Hexagone, d’un revers de phrase, cette réfutation suprême : « Anne Baldassari est corse ».
Tout s’explique ainsi : ce qui ne va pas, c’est qu’Anne Baldassari est corse. Serait-elle bas-normande, périgourdine, alsacienne ou antillaise, que cela ne changerait ou n’expliquerait rien. Mais elle est corse, vous vous rendez compte ! Sa
nomination fut par cela même une erreur, presqu’un vice du consentement puisque Le Monde l’accuse d’avoir dissimulé ce handicap rédhibitoire : « un dernier point que ne précise pas son cv : Anne Baldassari est corse. » Si Madame Anne
Baldassari que je ne connais d’ailleurs pas, avait été juive et que l’on avait indiqué : « un dernier point, que ne précise pas son cv : Anne Baldassari est juive », une telle phrase eut été, à juste titre, considérée comme raciste, antisémite et tout à fait scandaleuse.
Mais s’il est interdit dans notre République de stigmatiser l’appartenance d’un individu à une race, une origine ou une religion, il apparaît de plus en plus qu’une exception implicite est admise pour cette règle : il est permis de stigmatiser une personne en raison de son origine corse.
Et si par hasard, comme je le fais ici, un corse proteste, en appelle au droit et à la raison, on saura bien se moquer de lui car, c’est bien connu, les corses sont susceptibles jusqu’au ridicule, et n’admettent pas à leur encontre l’expression d’un racisme ordinaire.
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CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]