#Corse – Gerry Adams libéré mais la province tiraillée entre paix et justice

La libération du dirigeant républicain Gerry Adams après un long interrogatoire sur un crime de l’IRA vieux de 42 ans semblait lundi de nature à réduire la tension en Irlande du nord, mais la province demeure plus que jamais tiraillée entre exigence de justice et nécessité de consolider une paix fragile.

Sorti libre après 94 heures de garde à vue dimanche soir du commissariat d’Antrim, à 30 kilomètres de Belfast, le président du parti Sinn Fein est reparti lundi en campagne électorale, avec un meeting prévu en soirée dans la capitale nord-irlandaise en vue du scrutin européen.

Si la police n’a retenu aucune charge contre lui pour le meurtre de Jean McConville, une mère de dix enfants enlevée en décembre 1972 par l’Armée Républicaine Irlandaise, le dossier n’est pas clos pour autant.

Il doit passer désormais entre les mains du bureau du procureur qui décidera in fine, à une date inderminée qui pourrait se compter en mois, s’il y a suffisamment d’éléments pour engager des poursuites contre l’un des principaux architectes du processus de paix.

En attendant, la libération de Gerry Adams semble signifier, après quatre jours de vive tension, un retour au calme dans une province toujours secouée par des violences sporadiques et prête à s’enflammer à la moindre étincelle, seize ans après les accords de paix de 1998.

Lundi, il était beaucoup question du comment et du pourquoi de cette longue garde à vue au cours de laquelle Gerry Adams a, dit-il, été soumis à 33 interrogatoires enregistrés. Interrogé sur l’enlèvement et le meurtre de Jean McConville, il a également été longuement questionné sur ses liens avec l’IRA, dont le Sinn Fein a été l’aile politique.

Le dirigeant catholique a toujours nié avoir appartenu à l’IRA mais a répété dimanche soir qu’il ne s’en « dissociera jamais » dans une formule ambiguë dénoncée par ses détracteurs. Il a ensuite critiqué la manière dont la police d’Irlande du Nord avait géré son arrestation et le timing de celle-ci, déplorant qu’elle envoyait « un mauvais signal » pour la paix.

– Un héritage difficile –

Mais il a aussi martelé que le passé appartenait « au passé », que l’IRA, c’était « fini », et qu’il fallait « construire la paix ». Et a assuré la police d’Irlande du nord de son appui, alors que l’ancien commandant de l’IRA Martin McGuinness, désormais vice-Premier ministre à Belfast, avait menacé samedi, au plus fort des tensions, de « reconsidérer » le soutien du Sinn Fein à la police.

En filigrane des événements récents ressurgit la difficile gestion de l’héritage d’un conflit qui a fait 3500 victimes entre la fin des années 1960 et 90. La mise en place, suite aux accords de paix, d’un gouvernement bi-confessionnel a apporté une vraie stabilité politique.

Mais la province est toujours déchirée entre ceux qui réclament justice –pour les meurtres et attentats commis il y des décennies par les deux camps, voire contre des exactions des forces de l’ordre– et ceux qui jugent qu’il faut définitivement tourner le page. En accordant l’immunité aux responsables, qu’ils soient républicains ou unionistes.

A ce jour, la question n’est pas tranchée et se gère au gré à gré. En avril, Seamus Daly, membre présumé du groupe IRA-véritable, a été inculpé pour le meurtre des 29 victimes de l’attentat à la voiture piégée d’Omagh du 15 août 1998.

Mais deux mois plus tôt, un tribunal londonien avait accordé une amnistie de fait au suspect n°1 d’un attentat de l’IRA à Hyde Park en 1982. L’épisode avait permis de révéler que 187 ex-militants républicains, dont certains accusés de meurtre, avaient reçu une lettre, négociée dans le cadre de l’accord de paix, leur offrant la garantie ne de jamais être poursuivis.

Après la libération de Gerry Adams, la famille de McConville continue à crier justice.

Savoir s’il faut traquer les coupables ou sacrifier la quête de justice sur l’autel de la paix est une question qui risque d’empoisonner les débats pendant de longues années encore en Irlande du Nord. « Cela prendra encore plusieurs générations », a déclaré récemment à l’AFP un conseiller gouvernemental, au pied du mur, parfois haut de quinze mètres, qui sépare toujours les communautés protestante et catholique dans certains quartiers de Belfast.

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CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

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