Les chiens de garde du Capital règnent en maîtres sur l’Europe. Ils y ont imposé l’économie de marché comme seul système et les idéologies de droite comme seul mode de pensée.
Cela se traduit par un séisme social dont les classes populaires subissent les effroyables effets. Les richesses produites par le travail des hommes sont confisquées. Les milliards d’euros extorqués au monde du travail finissent dans les poches des actionnaires. La Bourse est le véritable gouvernement de l’Europe. Non contents d’avoir entre leurs mains tous les rouages de l’économie, les tenants de cette oligarchie financière s’emploient à maîtriser les médias. Ceux-ci sont en passe de devenir la propriété exclusive des grands groupes financiers ; le but étant de favoriser la diffusion de la propagande libérale. C’est ainsi que leur « crise » est devenue « notre crise ». La bulle spéculative qui en éclatant, a occasionné la faillite d’une partie du système bancaire, n’était pas le fait du monde du travail. Et c’est pourtant nous, via les impôts, les prélèvements sur salaires et les taxes qui payons l’addition.
Une nouvelle offensive se prépare ; elle concerne la rémunération du travail. Le but vise à l’harmonisation, version libérale, de celle-ci. Les prémices se matérialisent au travers des discours de ceux qui évoquent un salaire pour les jeunes en s’attaquant à la notion même de salaire minimum. Après avoir délibérément organisé la concurrence entre les travailleurs des divers pays, les tenants de cette Europe souhaitent en une nouvelle étape pousser le plus loin possible la privatisation de la protection sociale.
Ils parlent de démocratie mais ils n’hésitent pas à bafouer les résultats des référendum. Et c’est toujours au nom de cette démocratie qu’ils ont créé l’espace Schengen. La chasse aux migrants mobilise un appareil policier et judiciaire dont l’autre mission est de réprimer les mobilisations populaires. La criminalisation de l’action syndicale a d’ailleurs été rendue possible par un dispositif de lois étendu à l’ensemble de l’espace.
Cette Europe est désormais la proie d’extraordinaires tensions. Là où les Grecs et les Espagnols se mobilisent en masse contre l’austérité, surgit également le spectre de l’extrême- droite. Cette mouvance est instrumentalisée et donc encouragée dans ses discours et ses actions. Ce sont encore une fois les tenants de cette Europe qui cherchent à dévoyer les colères populaires.
L’heure n’est donc plus à considérer comme légitime ce modèle de construction européenne. Nous savons désormais qu’ils vident de sa substance la démocratie dont ils ne cessent pourtant de se réclamer.
Des partis de la gauche anticapitaliste ont choisi de se présenter aux prochaines consultations. Nous leur disons fraternellement que l’énergie des militants et les autres moyens mobilisés ne convaincront pas les travailleurs. Non pas que ceux-ci doutent de l’authenticité et de la justesse de leurs engagements, mais, de manière encore larvée, le monde du travail commence à comprendre que le modèle prétendument démocratique des élections, est un leurre.
Pour notre part, nous avons cru un temps que ces élections pouvaient constituer une tribune. Force est de constater que les travailleurs rejettent ce système. Ils le font, encore pour l’heure, de manière passive en s’abstenant. Une partie y participe en usant de votes qu’ils croient anti- système et qui profitent à l’extrême- droite.
Les anti- capitalistes doivent concentrer leurs efforts pour et dans les luttes. Un mouvement de mobilisations traverse l’Espagne, la Grèce et le Portugal. Ce sont ces exemples qu’il faut suivre et amplifier par une généralisation des luttes. D’abord résister puis, passer à l’offensive. Nous sommes les plus nombreux et c’est notre travail qui créé les richesses.
Nous appelons les travailleurs, les chômeurs, les retraités et l’ensemble de celles et ceux que ce système écrase à ne pas participer aux prochaines élections européennes.
D’ors et déjà, des courants transfrontaliers appellent à préparer la grève générale. Il est plus que temps de s’y engager. C’est le capitalisme et ses sbires qu’il faut expulser, ce sont eux qui doivent être reconduits aux frontières de la société.
A MANCA
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