Le 7 Août 2000 étaient assassinés Jean Michel Rossi et Jean Claude Fratacci, deux militant historiques de la Lutte de Libération Natioanle. Jean Michel Rossi était un militant de la première heure, cet homme de quarante-quatre ans, au verbe haut et à la carrure imposante
C’est à Nice, en 1973 qu’il s’est engagé en politique pour rejoindre les rangs du Partitu di u Populu Corsu (Parti du peuple corse).
Le 5 mai 1976, il participe activement à la création du FLNC, le Front de Libération Nationale de la Corse. Et neuf ans plus tard, il intègre l’exécutif de la CCN (Consulta di u Cumitatu Naziunalista), alors vitrine légale du FLNC.
Théoricien dogmatique, homme de plume, Jean-Michel Rossi est l’un des rares militants à prôner une ligne politique dure pour justifier la «lutte de libération nationale». Titulaire d’une licence de droit, Jean-Michel Rossi a été pendant des années rédacteur en chef du journal militant U Ribombu. (…). Il pouvait être honorable dans ses engagements en faveur des luttes de libération dans le monde. (…)
Considéré comme une figure historique du nationalisme corse, Jean-Michel Rossi a passé neuf ans de sa vie en prison. De longues années durant lesquelles il passa une licence d’histoire et une autre de sociologie. Sa dernière incarcération datait de janvier 1997. Il avait été mis en cause à la suite de plusieurs attentats commis en Haute-Corse. Au bout d’un an et demi de détention à Paris, Rossi avait été mis en liberté sous contrôle judiciaire en septembre 1998.
Depuis l’assassinat du préfet Erignac le 6 février 1998, le militant nationaliste condamnait ouvertement l’action violente. Il avait d’ailleurs donné sa démission de la Cuncolta Indipendentista avec son ami François Santoni. En publiant conjointement Pour solde de tout compte (éditions Denoël), les deux hommes avaient officialisé leur rupture avec certains de leurs anciens compagnons de lutte. Dans leurs confidences, les deux hommes s’étaient livrés à une critique féroce du milieu nationaliste corse. Enfin, le 15 juin dernier, l’ex-responsable de la Cuncolta avait expliqué à la presse, qu’il entendait créer avec son ami Santoni, » un cercle de réflexion » visant à constituer à terme, » un véritable parti « . (…)
Le parcours politique de Jean Michel Rossi en quelques dates :
Le 6 MARS 1985 : Machination de BALAGNA, JEAN MICHEL ROSSI et G.C GUIDICELLI relaxés pour l’affaire du mitraillage de la gendarmerie ISULA rossa et la distribution de tracts du F.L.N.C Confirmation des peines pour les autres inculpés.
Le 25 Novembre 1985: Les avocats de Ghjuvan Michele Rossi introduisent un recours auprès de la commission de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
JUIN 1991 : JEAN MICHEL ROSSI et JEAN DOMINIQUE ALLEGRINI SIMONETTI, militant d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, sont arrêtés.
1992 : Suite au procès de JEAN MICHEL ROSSI et JEAN DOMINIQUE ALLEGRINI, militants d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, Le F.L.N.C canal HABITUEL condamne à mort JEAN MICHEL ROSSI, parce que JEAN MICHEL ROSSI dénonce les dérives du M.P.A.
Le 21 MAI 1992 : Jugement de JEAN MICHEL ROSSI et de JEAN DOMINIQUE ALLEGRINI, militants d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, ils sont condamnés.
Le 14 AVRIL 1993 : Le soir du deuxième tour, le F.L.N.C canal HABITUEL tient une conférence de presse clandestine avec 150 hommes armés à CORTI. Il considère que l’AFFAIRE JEAN MICHEL ROSSI est close.
Le 28 OCTOBRE 1993 : Libération de JEAN MICHEL ROSSI, militant d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA.
1995 Parution du livre de Jean Michel Rossi « Intra Muros » par les éditions U RIBOMBU
Jean-Michel Rossi dans Intra Muros: «Par delà ses conséquences sur l’environnement, la spéculation si elle venait à se généraliser, sonnerait le glas de toute potentialité d’éclosion d’une économie nationale (….) elle fait le lit de la mafia (….) aux fins d’exercer sur la société un pouvoir politico-économique sans partage.»
Fin janvier 1996 : Assemblée générale de A Cuncolta. François Santoni et Charles Pieri deviennent les secrétaires nationaux de la Cuncolta, Jean-Michel Rossi est élu rédacteur en chef du Ribombu, la lutte de libération nationale et sociale prend toute sa place au sein de la rédaction.
Le 19 DECEMBRE 1996 : A la veille de la conférence de presse d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, JEAN MICHEL ROSSI dénonce le dossier vide de l’AFFAIRE.
Le LUNDI 6 JANVIER 1997 : Vague d’interpellation dans les milieu nationalistes proche d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA en BALAGNA. Interpellations de deux hommes dans un bar de la place PAOLI à ISULA ROSSA, dont le patron par les hommes du raid et les cameras de T.F.1, Le patron du bar est rapidement relâché. Sept personnes dont les épouses des interpellés ont été ainsi emmenés en garde à vue manu militari. Rien du cotés des perquisitions, et une seule personne est en garde à vue. Cinq interpellés à paris. AFFAIRE MITRAILLE HOTEL AREGNO (le 27 octobre 1996 contre l’hôtel Pascal Paoli à Aregno, en Haute-Corse..) L’intervention du R.A.I.D a encore fait une boulette de plus, les hommes cagoulés et armés se sont trompés de porte, et ils ont menacés une mère et sa fille. Très choqué par la conduite des cow-boy elle a du consulté un médecin. JEAN DOMINIQUE ALLEGRINI SIMONETTI est interpellé.
Le 7 JANVIER 1997 : Nouvelle vague d’interpellation à PARIS, MARSEILLE et en BALAGNA. Environ une quinzaine de personnes ont été interpellés, huit en BALAGNA. Trois ont été transféré sur paris pour être interrogé. JEAN MICHEL ROSSI est recherché par les forces de répression. Une amie de JEAN MICHEL ROSSI est interpellée, sa maison perquisitionnée. Perquisition : FUSILS DE CHASSE, FUSILS A POMPE, huit armes de poing et deux revolver de gros calibre ainsi que de nombreuses munitions. Pour les militants restant, ils ont été transféré à paris après leur interpellations sur le continent (sept transfert). Un pompier volontaire de CALVI interpellé aussi dans la rafle…
Le 7 JANVIER 1997 : JEAN MICHEL ROSSI, rédacteur en chef d’U RIBOMBU et militant d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, s’est présenté à la gendarmerie d’ISULA ROSSA vers 20h30. Il s’est présenté en compagnie d’un autre militant d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, JEAN CLAUDE FRATACCI, 51 ans.
Récit: C’est vers 19h00 que JEAN MICHEL ROSSI et JEAN CLAUDE FRATACCI, circulant au volant d’une voiture de location, se sont présentés au siège d’une société de sécurité à SANT’AMBROGIO, commune de LUMIO, pour demander à l’un des employés de les accompagner, avec un véhicule de service, à la brigade d’ISULA ROSSA, et de leur servir de témoin, « en raison des menaces qui auraient été proférées contre eux au cours des perquisitions », JEAN MICHEL ROSSI aurait alors informé par téléphone, le commandant de brigade, de son arrivée.(1997 — Jean-Michel Rossi, membre de l’exécutif de la Cuncolta, vitrine légale du FLNC «Canal Historique», recherché dans le cadre de l’enquête sur le mitraillage d’un hôtel en Corse, se constitue prisonnier.)
Le 8 JANVIER 1997 : JEAN MICHEL ROSSI, militant d’A CUNCOLTA NAZIUNALISTA, est déporté en France.
Le 9 JANVIER 1997 : U RIBOMBU s’insurge de la déportation de leur rédacteur en chef, et sur le silence en plus de l’indifférence de la presse insulaire.
du 11 au 12 janvier 1997 : Treize militants nationalistes ont été mis en examen et écroués. Parmi eux, Jean-Michel Rossi, la plume d’A Cuncolta.
Le 24 Juin 1998 : Le substitut du procureur Martine Boulouque a laissé à l’appréciation de la 17e chambre correctionnelle de Paris la sanction à prendre contre Jean-Michel Rossi, rédacteur en chef de l’organe de presse d’A Cuncolta, » U Ribombu « . M. Rossi comparaissait pour » des injures, une diffamation, une entrave à la liberté d’expression et des menaces de mort « , à l’encontre du journaliste Guy Benhamou et du journal » Libération. Le substitut a jugé graves ces délits et a demandé en conséquence la plus large diffusion dans la presse de la condamnation : » Votre jugement aura une double vertu, celle de sanctionner une atteinte intolérable » à la liberté d’expression, et celle » d’encourager les journalistes à ne pas craindre le diktat « . Jean-Michel Rossi a reconnu les » injures » mais les a estimé justifiées par des articles » provocants » de M. Benhamou, invoquant » la période particulièrement noire que connaissait le mouvement nationaliste corse « , après l’attentat le 1er juillet 1996 dont avaient été victimes deux responsables d’A Cuncolta
Le 22 Septembre 1998 : JEAN MICHEL ROSSI remis en Liberté (18 mois de prison). Jean-Michel Rossi, ancien rédacteur en chef d’U Ribombu hebdomadaire d’A Cuncolta a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a annoncé, la semaine dernière, qu’il quittait l’organisation nationaliste.
En Septembre 1998 : François Santoni et Jean-Michel Rossi démissionnent de la Cuncolta Indipendentista
Le 15 juin 1999 : Ancien responsable de la Cuncolta, Jean-Michel Rossi, estime que « les conditions de l’indépendance » de la Corse ne sont pas réunies. Il prône « l’interdépendance ».
Le 7 août 2000 : Jean Michel Rossi et Jean Claude Fratacci sont assassinés à Lisula Rossa.
source : http://portail.unita-naziunale.org/070806-Rossi_jean-michel.htm
Photos presse, U Ribombu, Petru Murati, AFP