#Corse – ARRITTI : « Après la victoire… Le plus dur reste à faire ! »

 » Vue sur le port et vue sur la ville depuis le bureau du Maire : Gilles Simeoni réalise progressivement, avec les proches qui forment son cabinet, que ce qui n’était qu’un rêve est effectivement devenu réalité : il est le nouveau Maire de Bastia.

Aux murs restent les tableaux… et les traces sur le mur derrière des étagères qui ont été soigneusement nettoyées. La seule armoire qui reste est vide, et sur son bureau, comme sur ceux des bureaux voisins, il ne reste pas même un ordinateur : les battus ont tout emporté, ne laissant aucun document, n’assumant aucune passation de pouvoir.

Ils ont battu en retraite comme on l’imagine d’un champ de bataille, et non au terme d’une procédure démocratique. Les chefs de service sont à rassurer un par un ou presque, car on leur a promis une chasse aux sorcières. Les « sortis » continuent à hanter les services. Ils misent sur une désorganisation méthodique pour refuser le choix sans appel que les électeurs viennent de faire.

Il faut donc, malgré tout, se mettre en place, découvrir les arcanes d’une machine administrative complexe dont il assure désormais la responsabilité. Et, dans le même temps, il faut prendre la mesure de l’impact énorme que cette élection a eu sur la Corse, et réfléchir à comment la valoriser au mieux pour les prochaines étapes qui nous attendent, au delà de Bastia.

La première est celle des élections européennes, dans un mois et demi à peine, le 25 mai 2014. Les nationalistes doivent s’emparer de la liste Régions et Peuples Solidaires que je conduis. À cette condition, nous pouvons sortir en tête du scrutin européen, et manifester concrètement que nous sommes devenus la première force politique de Corse. À quelques mois des régionales de 2015, c’est une occasion politique que l’on ne peut laisser passer.

Puis viendront les élections territoriales, le « juge de paix » de la vie politique insulaire. C’est de la représentativité qui sera acquise en mars 2015 que découlera la suite des négociations avec l’Etat. Entre-temps, la démarche « Chaubon » est handicapée par les remue-ménage à la tête de l’Etat. Manuel Valls, devenu premier ministre, ne devrait pas être beaucoup plus ouvert que quand il était ministre de l’intérieur. L’autre ministre en charge du dossier, Marylise Lebranchu, est restée à son poste. Mais elle était déjà sous contrôle étroit, et elle sera désormais officiellement subalterne. Autant dire qu’il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’audace politique, d’autant plus que ce deuxième gouvernement de François Hollande a bien d’autres chats à fouetter, à commencer par sa propre majorité, chancelante à l’Assemblée Nationale, et potentiellement perdue au Sénat après des élections municipales qui ont été catastrophiques pour la gauche.

À l’Assemblée de Corse, reste à trancher le troisième volet des engagements de l’Exécutif, après la coofficialité et la demande de révision constitutionnelle : le statut de résident. Potentiellement, une majorité existe pour cela, mais les traces des élections municipales seront difficiles à effacer pour l’Exécutif territorial. La perte de Bastia et celle d’Aiacciu l’affaiblissent en le ramenant à une réalité principalement rurale et nordiste. Cependant, les voix du groupe Zuccarelli ont toujours manqué à l’appel, et celles de Corse Social Démocrate resteront acquises. Avec les nationalistes, cela fait une majorité suffisante.

D’ici quelques jours, l’Assemblée de Corse se réunira à nouveau, et il ne restera que quelques semaines avant que la campagne des élections territoriales ne soit lancée. Pour mener à bien le troisième volet de cette réforme que Paul Giacobbi a porté à bout de bras, le créneau est étroit, mais il existe encore.

Reste à s’assurer que la volonté politique est toujours là dans un dossier qui, malgré les cris d’orfraie de la droite et d’une partie de la gauche, est d’une logique implacable comme le démontre l’encart ci-joint. C’est une réforme dont le peuple corse a un urgent besoin.

Et, lors des débats à venir à ‘Assemblée de Corse, le rôle de Gilles Simeoni sera, encore plus qu’avant, essentiel. »

François ALFONSI.

Article du 11 avril 2014

(…)

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