#corse « Municipales : diviser pour régner » par José Tafani sur Alcudina.fr

En politique, diviser pour régner est une stratégie visant à semer la discorde et à opposer les éléments d’un tout pour les affaiblir et à user de son pouvoir pour les influencer. A Porto-Vecchio, ce proverbe a été subtilement utilisé par Georges Mela et ses colistiers. La logique aurait voulu que l’opposition concentre ses critiques sur la municipalité en place. En réalité, cette dernière a su détourner l’attention pour focaliser cette campagne électorale sur « Campà Altrimenti » et l’exclusion du Riacquistu de cette union. Discorde au sein de l’opposition chjami è rispondi par communiqué de presse interposés ou lors des meetings. Une discorde savamment entretenue par la municipalité sortante, qui a soufflé sur les braises de l’union et caresser U Riacquistu, jamais attaqué. Une stratégie payante, le résultat s’est traduit dimanche dans les urnes, avec une union qui a pris du plomb dans l’aile et des indépendantistes qui ont laissé leurs électeurs libres de leur vote.

Une majorité unie et soudée
A contrario, l’opposition n’a pas su diviser la majorité sortante. Elle est restée unie et soudée, malgré les incidents lors de la composition de la liste. Le premier adjoint a été remercié sans ménagement, d’autres ont été remerciés mais sont restés dans le navire. La seule défaite du pouvoir en place a été les élections cantonales de 2011, lorsque des dissensions sont apparues entre Georges Mela et Camille de Rocca Serra. Ils ont retenu la leçon.

Evidemment, la division de l’opposition et l’union de la majorité n’explique pas totalement cette large victoire de Georges Mela. Certains mettront en avant le bilan, d’autres des méthodes clientélistes, mais une constante demeure, les villes qui ont basculé dimanche dernier ont bénéficié d’une division du pouvoir sortant.

Divisés, ils ont perdu
A Bastia, Gilles Simeoni est devenu maire grâce à une alliance avec François Tatti et Jean-Louis Milani. Il a bénéficié de la dissidence de l’ancien maire adjoint, de la trahison diront d’autres, pour parvenir à renverser les Zuccarelli.

Idem à Ajaccio. Simon Renucci perd l’élection d’un pourcent des voix, celles de la liste menée par son ancienne adjointe à la culture, Anne-Marie Luciani, évincée. Avant elle, François Filloni, démissionnaire de la mairie d’Ajaccio a rejoint Laurent Marcangeli.

Enfin à Lecci, Gilles Giovanangeli avait un boulevard devant lui pour sa réélection avant qu’il ne commette l’erreur fatale d’écarter de sa liste deux de ses adjoints à quelques semaines du premier tour. L’opposition s’est unie, le maire a perdu.

Jean-Christophe et Denis
Jean-Christophe Angelini perd pour la deuxième fois (en 2001, il était outsider), avant lui Denis de Rocca Serra avaient cru à plusieurs reprises tenir la victoire, sans jamais y parvenir. Après des dizaines d’années d’opposition, de duels, il avait finit par capituler et rejoindre Camille de Rocca Serra.

Article publié le 2 avril 2014; à lire ci-dessous :

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