Nous avons commencé l’année avec l’espoir engendré par la manifestation du 11 janvier à Bilbao. Pour nous, parents et amis des prisonniers et exilés politiques basques, il s’agit du seul week-end où nous renonçons aux visites à nos proches emprisonnés pour nous rendre à un rendez-vous avec la société basque et partager avec elle la revendication du respect de leurs droits.
Deux jours à peine avant cette manifestation, huit avocats et ex-prisonniers étaient arrêtés puis incarcérés de même que les associations Jaiki Hadi et Etxerat étaient mises en cause par les instances policières. Et le lendemain 10 janvier, la manifestation pour les droits des prisonniers qui a lieu chaque année depuis plus d’une décennie était interdite. Deux ans déjà après la déclaration de cessez-le- feu par ETA, il est évident que les expectatives de pacification et de normalisation qui sont nées à ce moment sont encore très loin d’être devenues réalité.
Il ne revient pas à Etxerat d’éclaircir les raisons qui maintiennent les deux gouvernements dans une position contraire à toute avancée dans le processus de paix, mais nous sommes forcément conscients des dangereuses implications de cette posture et de ses graves conséquences:
d’une part, la criminalisation de la défense des droits des prisonniers et des exilés ainsi que des nôtres, qui cherche à désarticuler la solidarité et à neutraliser la mobilisation sociale en faveur de revendications légitimes;
de l’autre, les prisonnier-e-s et exilé-e-s politiques basques et nous, leurs parents et amis, qui continuons de subir la violence d’une politique pénitentiaire dont la preuve la plus brutale est la mort de trois prisonniers politiques basques en moins de 10 mois.
Parce que si le mois de janvier a été marqué par les arrestations et interdictions dont nous venons de parler, février l’a été par la mort d’Arkaitz Bellon, trouvé sans vie dans sa cellule de Puerto I à quelques semaines de sa libération. Arkaitz Bellon, 13 années de prison marquées par les passages à tabac, les longues sessions d’isolement, les abus et une politique pénitentiaire d’exception qui cherche à générer une souffrance poussée à l’extrême. À cet extrême, se trouvent la santé et la vie. La sienne, comme celle de Xabier Lopez Peña et d’Anjel Figeroa, ainsi que les nôtres, après les années de tensions, d’humiliations, de voyages épuisants, d’agressions, de caillassages…
Cependant, nous avons aussi constaté qu’une large majorité politique, syndicale et sociale s’oppose à ces positions qui cherchent à dynamiter le processus de paix. Nous avons constaté également que la société basque, consciente d’une réalité incontestable de graves violations de droits et au- delà des différences qui peuvent apparaître dans tout autre domaine, s’est exprimée unanimement pour la défense des droits et la fin de la politique pénitentiaire actuelle.
Dans ce sens, et aussi parce que nous savons que notre travail d’information, de dénonciation et de témoignage n’a pas été vain, Etxerat est sortie renforcée après la célébration, le 16 février dernier, de sa XIIIème Assemblée Générale Nationale. Renforcée pour continuer de travailler en laissant de côté la fatigue, le découragement et les menaces; pour agir en toute détermination et faire des pas irréversibles, définitifs, vers la désac- tivation de la dispersion; pour ramener nos proches avant tout et le plus vite possible, en Euskal Herria et à la maison.
ETXEAN NAHI DITGU !!
514 prisonniers politiques basques dispersés dans 79 prisons (Dont 110 dans des prisons française)
389 prisonniers dans l’État espagnol dispersés dans 46 prisons 110 prisonniers dans l’État français dispersés dans 27 prisons 4 prisonniers dans 3 prisons d’Euskal Herria
1 prisonnier dans une prison en Angleterre
1 prisonnier en Irlande du Nord
1 prisonnier au Portugal
8 prisonniers confinés chez eux avec des mesures strictes de sécurité en raison de leur grave maladie
68 prisonniers basques se trouvent entre 1000 et 1 00 kilomètres d’Euskal Herria
142 prisonniers basques se trouvent entre 800 et 1000 kilomètres d’Euskal Herria
94 prisonniers basques se trouvent entre 600 et 800 kilomètres d’Euskal Herria
123 prisonniers basques se trouvent entre 400 et 600 kilomètres d’Euskal Herria
71 prisonniers basques se trouvent à 400 kilomètres d’Euskal Herri
3 prisonniers basques se trouvent dans 4 prisons dans des pays éloignés d’Euskal Herria
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Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]