(corsematin.com) L’eurodéputé sera à la tête de la liste « Régions et Peuples Solidaires » pour le prochain scrutin européen. Il lancera officiellement sa campagne et présentera ses 25 colistiers, le 27 février à Marseille
C’est un challenge qu’il relève avec enthousiasme. François Alfonsi mènera une liste 100 % régionaliste pour les élections européennes qui se déroulent du 22 au 25 mai dans les 28 États membres de l’Union.
Investi par le R&PS (Régions et Peuples solidaires), François Alfonsi avait été élu député européen en juin 2009 sur la liste « Les Verts-Alliance Libre Européenne ». L’accord Les Verts-R&PS n’ayant pas été reconduit, François Alfonsi ira cette fois sans « Les Verts » dans la région Sud-Est et défendra les couleurs de la diversité régionale, en bénéficiant du soutien de l’Alliance Libre Européenne.
Le candidat est critique envers ce « divorce ». Il est, selon lui, révélateur d’une inversion des priorités chez Les Verts : « C’est la traduction d’un recul sur le fond »,justifie l’eurodéputé. « Les options régionalistes qui sont consubstantielles du mouvement écologique sont visiblement révolues. La nouvelle génération des dirigeants est beaucoup moins sensible à la tendance régionaliste », juge le député nationaliste, regrettant « le recul des Verts ».
« Fidèle à l’option écologique »
Si Europe Écologie semble se désengager du « front régionaliste », en revanche R&PS reste fidèle à ses fondements. François Alfonsi rappelle que le régionalisme a porté tous les grands combats écologiques en Corse, comme en Bretagne, en Alsace… « Le régionalisme, c’est défendre un terroir, un pays parce qu’on l’aime et qu’on ne veut pas qu’il soit défiguré. On reste loyal par rapport à cette option écologique », clame cette figure de la lutte écologique en Corse. « S’il y a un mouvement régionaliste fort en France, on aura un passage beaucoup plus facile pour les revendications de la Corse », plaide le maire d’Osani.
Ce n’est pas la première fois qu’une tendance 100 % régionaliste s’affiche aux Européennes. En 1994, Max Simeoni (député européen de 1989 à 1994) avait pris la tête de la première liste régionaliste au scrutin de 1994. Cette « dynamique » n’avait obtenu aucun élu, mais elle avait conduit à créer R&PS. En vingt ans, la fédération s’est structurée.« Elle est prête à mener le combat », confie François Alfonsi. Fort de sa notoriété, de son mandat et de son bilan, il espère « décrocher » au moins un siège au Parlement Européen.
« Une fenêtre d’expression pour la Corse »
Même si cette liste n’a pas l’appui d’un grand parti, François Alfonsi estime avoir ses chances : « C’est la liste la plus à même de donner à l’électorat une perspective nouvelle, à l’opposé des thèses du Front National », assure-t-il. De plus, François Alfonsi compte sur le désintérêt des électeurs pour les « grands partis traditionnels » pour retrouver son siège :« Aujourd’hui tous les partis nationaux tournent le dos au sentiment régionaliste qui non seulement existe, mais est de plus en plus vivace ».
En Corse, sa campagne prendra une importance réelle dans la mesure où elle s’appuiera sur le processus de discussion à l’assemblée de Corse. « C’est une opportunité pour faire entendre la revendication du processus constitutionnel en cours », estime l’eurodéputé. «J’aimerais que les Corses comprennent qu’à travers cette élection-là, ils sont capables de lancer un signal, d’ouvrir une brèche ». François Alfonsi veut faire vivre et renforcer un message régionaliste en France, « dernier pays jacobin qui est totalement isolé en Europe ». « Ma candidature peut représenter une fenêtre d’expression pour la demande de la Corse en faveur de la coofficialité, du statut de résident, de l’inscription de la Corse dans la Constitution..».
Hautant, Blondaz Giovaninni
Du statut de résident, justement, François Alfonsi s’apprête à faire un thème de campagne commun avec les Savoyards, les Occitans. « Ils ont les mêmes problèmes », glisse-t-il, affirmant que le dispositif ne déborde pas sur une discrimination. « La communauté européenne n’a jamais été consultée directement sur cette question. Le droit européen dénonce le fait qu’on fasse une discrimination à l’égard d’une catégorie de population, mais on peut prendre des mesures pour réguler une activité économique dans une région, sans que cela ne se fasse au détriment de l’égalité des Européens. Si le statut de résident est basé sur le principe que quelqu’un réside en Corse et bénéficie d’un avantage vis-à-vis du logement, c’est tout à fait possible ».
Le candidat espère donc que l’assemblée de Corse retiendra, assez rapidement, le principe de limiter l’accès à la propriété. « Ce principe aura un écho ailleurs »,considère-t-il.
Après avoir débuté la campagne en Savoie, les choses sérieuses démarreront officiellement le jeudi 27 février à Marseille. Le député sortant présentera sa liste (26 noms). On retrouvera notamment des élus des trois régions concernées : la conseillère régionale Paca Anne-Marie Hautant, le secrétaire général du mouvement Région Savoie Laurent Blondaz, la conseillère territoriale de Corse Fabienne Giovaninni, le conseiller régional Rhône-Alpes et le représentant du mouvement culturel berbère Bel Kacem Lounes. On retrouvera aussi des noms de la société civile comme Vincent Tabarani…
Quant à la campagne, elle se fera essentiellement via le net. « Cela permet de toucher beaucoup de monde avec des moyens financiers raisonnables », confesse le leader de la liste R&PS. Un site sera mis ligne avec des clips et des sujets tels que : le bilan des langues régionales, la lutte contre l’extrême droite, la création du mouvement Savoie, le processus institutionnel en Corse, le projet européen Lyon-Turin, les pollutions alpines, les relations transfrontalières… Des thèmes qui touchent la Corse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, la région Rhône-Alpes. Une vaste circonscription de 7,7 millions d’électeurs.
Article du 21 février 2014, la suite ci dessous
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