Camille de Rocca Serra est intervenu en séance sur le rapport de la commission d’enquête relative aux conditions de la privatisation de la SNCM: “En 2005, le Gouvernement, comme ceux précédents et ceux successifs, a voulu éviter le dépôt de bilan et sauver des milliers d’emplois. Aujourd’hui encore, la société est mal en point. Et le Ministre des transports a fait également le choix de soutenir financièrement la compagnie pour éloigner le risque de la liquidation.
Il a malheureusement fallu attendre un mouvement de grève important pour qu’il adopte cette position. On peut comprendre qu’un conflit de cette importance puisse inquiéter la gauche de par les répercussions politiques locales qu’elles peuvent susciter à Marseille à la veille des élections municipales.”
La question est de savoir si le Gouvernement a cédé pour calmer provisoirement la situation ou s’il croit vraiment avoir agi de manière bénéfique sur le long terme: “ Est-il assuré du fait qu’il n’y aura plus de grève ? Quel sera le futur actionnariat ? Qu’en est-il des 440 millions d’aides publiques jugées illégales par les autorités européennes et qui vont devoir être remboursées ? La situation dégradée de la SNCM ne risque-t-elle pas, par contamination, de mettre en danger la Méridionale qui est une compagnie saine et viable ? La SNCM est avant tout chargée d’assurer la continuité territoriale entre la Corse et le continent. Force est de constater que le dispositif, mis en place en 1976, est régulièrement mis à mal par les mouvements sociaux récurrents. Peut-on espérer que cette mission de service public, essentielle pour la population et l’économie insulaires, constamment pénalisées par ces situations de blocage, puisse un jour s’exercer pleinement au bénéfice de la Corse ? Voilà les vrais questions qui traitent des dysfonctionnements de la compagnie.”
Pour le député, la gestion de la dernière grève est révélatrice: “Le Gouvernement a préféré changer le pansement plutôt que de penser le changement.”
Il a rappelé la nécessité d’instaurer un véritable service minimum: “Il est temps que le principe de continuité territoriale soit assuré. La délégation de service public, confiée à la SNCM, opérateur historique, doit être assortie d’un service minimum garanti qui permette à la Corse une desserte maritime optimale. Puisque nous avons collectivement l’ambition de sauver la compagnie, n’oublions pas que les aides publiques dont elles bénéficient sont octroyées au titre de la continuité territoriale. Je peux comprendre les enjeux marseillais de ce dossier, mais pour ma part, je privilégierai toujours la desserte de la Corse”.
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Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]