#corse – « Non aux découpages cantonaux ? »

Avec 360 communes, une intercommunalité au développement déséquilibré, une Assemblée territoriale de 51 élus et deux Conseils Généraux de 30 et 22 élus pour 310.000 habitants, la Corse doit envisager une nécessaire réforme s’inscrivant dans une logique de rationalisation,de simplification et de mutualisation des moyens.

Les contestations des découpages actuellement en débat, et ce dans la plupart des régions de Corse, suscitent d’importantes et légitimes contestations. Cette opération de l’administration française doit être rejetée dans sa globalité, au regard des réalités de l’île et des aspirations des Corses aujourd’hui, mais la plupart des élus qui montent au créneau semblent malheureusement uniquement conditionnés par des soucis électoraux et le danger de perte ou d’affaiblissement  de leurs petits pouvoirs locaux.

Les Conseils généraux, outil cliéntélaire et claniste

Ils coûtent beaucoup trop à la collectivité, surtout en matière de dépenses de fonctionnement. Ils servent, grâce aux finances publiques qu’ils gèrent, de pouvoyeurs du clanisme en général par le biais des aides sociales et des aides à certaines infrastructures ou équipements souvent décidés en fonction du poids électoral des communes demanderesses et de certaines entreprises se disputant la manne des finances publiques. La notion d’intérêt collectif semble trop souvent le dernier de leurs soucis.

Il nous faut donc demander leur suppression pure et simple, ainsi que celle des départements.

Dans l’attente du sort réservé aux Propositions de la CTC

A court terme, il faut que toute modification des découpages territoriaux et des modes de scrutin soient suspendus dans l’attente du sort qui sera réservé aux propositions de l’Assemblée de Corse, de la Commission Chaubon et de son Comité stratégique.

Nous devons cependant populariser une alternative à cette suppression des Conseils généraux et des départements en proposant une représentation des territoires au sein d’une « Chambre des Provinces » (pieve historiques). Cette proposition  permettrait une meilleure gestion et un rééquilibrage des budgets et des moyens en fonction de l’intérêt général des pieve et de la Corse par une rationalisation territoriale des choix en matière de développement économique et social s’appuyant sur l’intercommunalité.

Le développement rural et de l’intérieur de l’île a toujours été au premier plan de nos préoccupations. Même si la Corse à 80 % rurale jusqu’aux années 80 est aujourd’hui urbanisée à 80 % et que l’intérieur de l’île se vide, nous devons refuser une économie territorialement déséquilibrée, concentrée actuellement sur le littoral et les zones urbaines ou péri-urbaines.

L’Assemblée de Corse, dont les élus représentent toute l’île, ne sont pas mandatés par leurs régions d’origine. Par conséquent, les territoires d’origine, (pieve), doivent être dotés de représentants pour faire entendre leurs voix.

Non aux replâtrages

Nous devons cependant dénoncer les fausses solutions consistant à maintenir de facto le système claniste au sein d’un Conseil général unique disposant d’un budget propre affecté aux habituels saupoudrages qui perpétueraient les système actuel. De la même façon, nous devons refuser de faire cohabiter, au sein de l’Assemblée de Corse, des élus territoriaux élus selon les modalités actuelles, avec d’autres élus désignés localement. Cette pseudo-solution de type usine à gaz, source inefficacité et dangereuse pour les finances publiques serait aux antipodes de la simplification et la rationalisation administrative recherchées. Car comment peut-on envisager de faire siéger dans la même assemblée les représentants des intérêts collectifs corses et les délégués des diverses régions, dont les mandats, les préoccupations et les intérêts seraient trop différents pour qu’un débat sérieux et utile à l’intérêt collectif corse puisse s’instaurer, au-delà des conflits de chapelles.

D’où l’idée d’une « Chambre des provinces », dont les membres seraient élus à la proportionnelle, avec pour vocation l’aménagement des pieve et le développement rural..

Cette proposition implique, après la plus large concertation avec l’ensemble des acteurs locaux, élus et populations locales, afin de répondre aux réalités territoriales du XXIe siècle, la création de Provinces territoires locaux sur la base des pieve historiques, y élisant un certain nombre de représentants. Cette chambre fera des propositions en matière de développement économique et social local et d’infrastructures et équipements à la Collectivité de Corse qui décidera de leurs financements et de leur mise en chantier en fonction des grandes orientations et des financements pour l’ensemble de la Corse votés par la CTC. Il y aura bien entendu, interdiction de cumul des fonctions de membre de cette Chambre des provinces et d’élu à la Collectivité Territoriale Corse.

Cette proposition permettra de rompre avec le système clientéliste des Conseils généraux sans toutefois priver les différentes pieve de représentants élus, tout en évitant le danger d’un  jacobinisme corse.

L’Assemblée de Corse disposerait quant à elle de compétences législatives et d’un entier pouvoir décisionnel en ce qui concerne le budget unique de la Corse.

La politique d’aménagement du territoire nécessite l’intervention de divers acteurs. L’échelon territorial (au sens de « Collectivité Territoriale de Corse »), aura pour charge de définir les grandes orientations en matière de développement des espaces par l’élaboration de projets territoriaux de développement nécessitant de transcender l’organisation actuelle en mettant en place une politique infra territoriale efficace.

Aujourd’hui, l’existence de très petites communes, aux budgets insignifiants, ne permet pas une stratégie ambitieuse de développement de l’espace rural. Ce manque de moyens, humains et financiers, entraîne irrémédiablement une impossible gestion optimale des ressources. D’où le recours à la privatisation au bénéfice de multinationales dans le cadre de délégations de service public (voire monopole de Kyrnolia-Veolia en matière d’eau).

Intercommunalité et échelon communal

L’intercommunalité actuelle, découlant d’un processus facultatif, connaît des limites, certaines zones étant exclues de facto de cette logique de coopération et de mutualisation des moyens qu’il faut la généraliser et rationaliser. Pour autant, il ne s’agit pas d’aller vers une suppression de l’échelon communal, l’attachement des Corses à leur village et l’importance de ces structures participant et étant constitutive de notre identité par par leur réalité et leur histoire séculaire.

La structure administrative corse simplifiée (CTC et Chambre des Pieve), tout en maintenant ainsi une représentation des territoires (provinces historiques), et en conserverait un lien de proximité par le biais des communes. Celles-ci, par une inter-communalité efficace reliée à la Chambre des Pieve, retrouveraient un nouveau souffle et de nouvelles perspectives de développement dans une logique de mutualisation des moyens.

Poggioli Pierre

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)

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