Jean-Charles Orsucci, vice-président de l’Assemblée territoriale, vient de faire une proposition “choc”pour les prochaines échéances électorales: l’union des forces de gauche et des nationalistes dans les grandes villes de Corse. Cette union engloberait “les forces de gauche, PS et radicaux, jusqu’aux nationalistes, au centre droit”. Et, il précise: “quand je dis nationalistes, j’inclus Corsica Libera. En perspective, il y a l’enjeu régional”.
Pour lui, “les municipales seront déterminantes dans les relations futures avec le gouvernement concernant, notamment, les évolutions institutionnelles”. Aux personnalités de gauche qui refusent les accords avec les nationalistes tant que la question de la violence ne sera pas réglée, il promet “une initiative majeure des mouvements nationalistes dans toutes leurs composantes, y compris clandestine: un processus irlandais ou de type Pays Basque avec un dépôt des armes ad vitam eternam”.
Jean-Charles Orsucci veut transformer les prochaines élections en simulacre de référendum: “si les municipales vont dans ce sens, Paris ne pourra pas rester sourd”. Il rejoint les nationalistes de Femu a Corsica qui ont fait des municipales une bataille politique pour inciter le gouvernement à “changer fondamentalement sa politique en Corse”.
La première conséquence de cette proposition serait un détournement de sens du scrutin municipal qui est de choisir, dans chaque commune et dans un exercice de démocratie de proximité, un projet et une équipe répondant à la volonté des habitants concernés. De la même manière qu’au plan national la très grande majorité des français ne fait pas de la politique gouvernementale un enjeu des municipales, au plan régional le corps électoral de chaque commune n’est pas appelé à se prononcer sur les débats régionaux mais sur des choix politiques locaux.Il faut refuser cette stratégie de confusion politique où les électrices et les électeurs de Bastia, par exemple, croyant avoir voté uniquement pour les “solutions pour Bastia” de Gilles Simeoni se réveilleraient avec la “gueule de bois” en apprenant qu’il ont demandé, à leur insu, l’inscription de la Corse,en tant que telle, dans la Constitution, eux qui en 2003 ont dit Non à 70% au référendum.
L’autre conséquence de l’initiative du maire de Bonifacio serait d’inviter la gauche insulaire au bout de la table du “Yalta” corse proposé récemment par François Alfonsi. En déclinant la stratégie nationaliste pour les municipales, le député européen n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands : conquérir Bastia et Porto-Vecchio, peser sur Ajaccio et Sarténe, une grande bouffe électorale destinée à faire avaler bien des couleuvres! L’objectif étant, selon François Alfonsi, de dépasser “le plan du débat interne au peuple corse pour faire peser les intérêts de la Corse au plan de la relation de la Corse à la France”. Gilles Simeoni avait dénoncé le “conclave” de Venaco où la gauche avait réparti les responsabilités pour la gouvernance de la Collectivité Territoriale. Là, c’est la Corse qu’on se partagerait !
Pour la conquête de Bastia par les nationalistes (la plus belle prise du tableau), Jean-Charles Orsucci propose de soutenir le ticket Tatti- De Gentili avec lesquels il partage “la même vision de la Corse sur les questions fondamentales concernant notamment les évolutions institutionnelles”. Le ralliement d’Emmanuelle De Gentili à François Tatti a changé le sens de la candidature de ce dernier: d’une primaire voulue par celui-ci pour choisir sur les seules compétences le poste de maire à gauche , Emmanuelle De Gentili l’a transformée en cheval de Troie
pour faire exploser la gauche au premier tour. Le scénario du second tour s’écrirait sur un bulletin de vote où figureraient côte à côte Gilles Simeoni, François Tatti, Emmanuelle De Gentili et Eric Simoni. La primaire ne devant plus servir qu’à départager le leader-ship entre François Tatti et Gilles Simeoni pour le siège de maire.
Si Jean-Charles Orsucci prend la précaution de souhaiter que “Bastia reste à gauche”, c’est comme un vrai faux ami qui vous assure de sa confiance pour mieux vous tromper. La gauche préférée de Jean-Charles Orsucci serait une gauche alibi, une gauche de renoncement à ses valeurs, une gauche otage de forces politiques de tout temps hostiles aux municipalités de gauche successives et à leurs grandes réalisations.
Les électrices et les électeurs de gauche sont désormais avertis: voter pour la liste Tatti-De Gentili serait ouvrir la voie à une alliance avec les nationalistes de toutes obédiences pour chasser la gauche de la mairie. Il n’y a donc qu’une seule liste capable de garder Bastia à gauche, de poursuivre l’œuvre entreprise, de proposer de nouveaux progrès, celle qui a reçu le soutien du PRG, du PCF, des socialistes bastiais, de Paul Giacobbi, de Dominique Bucchini et de Joseph Castelli, la liste de la gauche rassemblée autour de Jean Zuccarelli et de Francis Riolacci.
Au-delà de la gauche, ce sont tous les bastiais qui doivent refuser de voir leur ville ravalée au rang de tremplin électoral pour ceux qui rêvent depuis toujours de rebondir vers un destin régional qui changerait le cours de l’histoire de la relation de la Corse à la France. Les bastiaises et les bastiais aiment leur ville, ils ont pour elle une ambition de capitale. Ils sauront se rassembler pour confier A Casa Cumuna à une équipe dont l’idéal républicain de liberté, d’égalité et de fraternité sera la meilleure garantie de tous les citoyens de Bastia d’être respectés ,quelles que soient leurs origines sociales ou géographiques, leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses.
Section de Bastia du Parti Communiste Français
Le 20 janvier 2014
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Revue de Presse et suite de l’article :
PCFCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]