Les langues et cultures de France sont une composante de notre patrimoine national. Le reconnaître officiellement est un impératif démocratique. Il découle de notre attachement aux droits humains.
Il est une manière de dire que la diversité des langues et des cultures est une richesse, à l’échelle de la planète comme à l’intérieur de chaque nation. Aujourd’hui moins que jamais, on ne peut considérer que le déclin des langues régionales mais aussi celles issues des migrations qui ont peuplé notre pays, sert l’indispensable combat pour le rayonnement dans le monde du français, langue de la République. Au contraire la protection et l’épanouissement des langues et des cultures de France sont une condition pour que la France continue de jouer tout son rôle dans le concert des peuples et des nations.
Cette position est conforme à notre conception de l’avenir de la France, de l’Europe et du monde. Elle découle de notre vision du genre humain et de sa liberté. Si nous ne voulons pas d’un monde standardisé, étouffé par les mécanismes appauvrissant de l’argent roi et de l’étatisme centralisateur, il faut favoriser le développement de la personne humaine. Tout ce qui permet à chacune et chacun d’être un acteur autonome et conscient de son destin doit être valorisé par la puissance publique. Le droit à l’apprentissage de la langue nationale comme à celui des autres langues de France est une pièce décisive de l’équilibre démocratique.
La France a besoin de valoriser sa diversité. L’Europe aussi à condition qu’elle ne soit pas corsetée par le carcan libéral qui fait primer la finance sur le développement humain. L’Europe de la diversité linguistique est d’ailleurs contradictoire avec le traité de Lisbonne, les politiques d’austérité et le technocratisme antidémocratique rejetant la souveraineté des peuples et des nations qui la composent. Notre soutien à la charte européenne des langues régionales et minoritaires est indissociable de notre combat pour une réorientation progressiste de l’Europe.
Notre position favorable à la ratification de la charte est conforme aux différents projets de loi sur les langues et les cultures de France que nous avons proposée dès les années 80, le dernier en date en 2008, défendu en leur temps par Guy Hermier et Michel Vaxes. Marie-George Buffet l’a rappelé en 2013 lors du débat sur la loi de refondation de l’école.
C’est pourquoi nous approuvons la proposition du Premier Ministre d’engager le processus législatif en vue de la ratification par la France de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires même si nous considérons que cette charte est incomplète, en particulier en ce qui concerne les langues issues des immigrations.
La proposition de loi doit venir en débat le 22 janvier. Cette étape constitutionnelle doit à notre sens, être suivie par l’adoption d’une loi-cadre garantissant un statut pour les langues et cultures de France.
Comment revendiquer la diversité culturelle et linguistique dans le monde, face l’hégémonie de l’anglo-américain, et la refuser à l’intérieur des frontières de notre pays. Comment ne pas voir que la valorisation de la richesse linguistique en France et dans le monde participe à la défense de la langue française, langue de la République et de la résistance au rouleau compresseur d’une monoculture liée à un impérialisme économique, culturel et consumériste ?
La question des langues et cultures de France contribue également à l’enrichissement de la dimension du fait régional en permettant une conception différente de la décentralisation. On voudrait nous faire oublier que la seule conception possible de cette décentralisation serait celle qui conduit à réduire l’Etat « au minimum » en transférant une « gouvernance locale » aux collectivités territoriales, qui assumeraient les coûts et les responsabilités politiques, pendant que l’Union Européenne serait chargée de faire respecter par tous, y compris les collectivités territoriales, la loi généralisée de la concurrence.
Nous avions proposé au nom du Front de Gauche lors de la campagne présidentielle qu’une nouvelle loi mette à jour la loi Deixonne de 1951,
« Une nouvelle loi mettra à jour la loi Deixonne de 1951, autorisant l’apprentissage des langues régionales dans l’enseignement public, et le Front de Gauche s’engage d’ores et déjà pour en rédiger le projet, en s’adressant aux différents partenaires et associations linguistiques et culturels.
Le Front de Gauche, dans sa volonté de refonder une Europe au service des peuples, intègrera les langues et cultures de France comme moyens d’ouverture sur nos voisins européens, en proposant de réviser tant sa constitution que la charte européenne des langues, pour en permettre sa signature. »
Cet engagement d’hier demeure le fil conducteur de notre engagement, le groupe GUE/NGL au Parlement s’est inscrit positivement dans cette démarche et nos actes au Parlement et au sénat traduiront cette volonté.
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