« Écrivant régulièrement dans le journal U Ribombu, j’ai découvert avec effarement sur Facebook la violente diatribe dirigée contre l’Abbé Gaston Pietri suite à ses déclarations sur RCFM début janvier.
Le père Gaston Pietri, aumônier des années 60 au Lycée Fesch a connu des générations de jeunes Corses, dont moi-même, qui sont devenus des nationalistes militants de la première heure. Il a une longue carrière au service de l’Église corse, et de l’Église en général, ayant eu même à assurer la vacance du siège d’Évêque, entre deux nominations à l’Évêché.
Aujourd’hui, à la retraite, s’intéressant toujours avec passion au devenir de notre île et de son peuple, il participe activement à divers collectifs sur les problèmes rencontrés par la société corse.
Mes anciens m’ayant toujours appris à respecter les gens d’Église et les personnes ayant le privilège de l’âge, dont nous devrions d’ailleurs plus souvent nous inspirer pour leur sagesse, je ne peux que condamner la virulence et le manque de respect affiché à son encontre.
Que l’Abbé critique ou condamne la violence, s’inquiétant de son poids et de ses conséquences sur notre société et notre jeunesse, quoi de plus naturel de la part d’un homme d’Église, d’autant qu’y compris même au sein de l’ensemble nationaliste, nombre de mouvements ou de responsables ne s’en privent guère et souvent de façon récurrente…
Que l’Abbé puisse s’interroger sur les motivations de la jeunesse dans les mobilisations actuelles, tout en exprimant le souhait qu’elle ne se laisse pas manipuler par qui que ce soit, n’est-ce pas son droit, sachant que notre jeunesse joue son avenir ?
Dire que l’Abbé est « du côté du manche », qu’il est « gardien du temple de l’ordre républicain », c’est vraiment le méconnaître, lui aux conditions de vie spartiates, s’étant séparé de tout bien terrestre. C’est ignorer qu’il aurait pu, au vu de toute une vie au service de l’Église, prétendre naturellement à être Évêque dans son île, si ses prises de positions souvent très peu politiquement correctes n’avaient déplu à sa hiérarchie et au Ministère de l’Intérieur lequel décide des nominations.
Dire qu’il a ignoré les détenus corses, c’est oublier que durant les années 70-80, alors qu’il était autrement plus dangereux pour une quelconque carrière, ou même physiquement, de s’acoquiner aux nationalistes, il n’avait pas hésité à témoigner aux procès des patriotes corses devant la Cour de Sûreté de l’État, rendant souvent visite aux prisonniers politiques, sans oublier les détenus de droit commun pour lesquels il avait bien de la compassion.
Participant activement aux réflexions et aux prises de position de la Ligue des Droits de l’Homme, il n’a en outre pas attendu cette émission pour apporter son soutien et réclamer la libération des prisonniers corses.
Je sais, au vu du nombre d’adversaires ou d’ennemis beaucoup plus hostiles au nationalisme corse, combien cette diatribe aussi inutile et inattendue qu’injuste et injustifiée, a dû le meurtrir, aussi au nom de toutes celles et ceux qui parmi les Nationalistes le connaissent et l’apprécient, je me permets de lui faire part de ma totale désapprobation et de lui apporter un soutien affectueux et respectueux, espérant que le temps effacera vite ces attaques incompréhensibles, même si je sais que certaines blessures, surtout venant d’auteurs avec lesquels les relations n’ont vraiment aucune raison d’être conflictuelles, sont difficiles à cicatriser. »
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CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]