Voilà la question de l’existence de la SNCM revenue à l’ordre du jour: cela faisait un bail qu’elle n’avait pas été posée aussi crument, très exactement depuis la calamiteuse privatisation menée à la hussarde en 2005 sous le haut patronage de Dominique de VILLEPIN.
L’offre de la COMEX, qui proposait une entrée progressive au capital et un apport de 75 millions d’euros, a été écartée au profit de celle de M. BUTLER Enarque de la même promotion que le premier ministre , franco-brésilien, dirigeant d’un fonds de pensions qui apportait 40 millions de moins et exigeait 10 millions de plus de l’Etat
Gâchis effrayant, comme le souligne le journal Les Echos, ou vrai scandale d’Etat comme le souligne le rapport de la commission d’enquête de l’assemblée nationale dont le rapporteur est Paul GIACOBBI ? Peu importe en définitive: on ne peut que rester pantois devant l’absence de responsabilité qui a pendant des années été la règle dans le pilotage de cette entreprise.
Les syndicats, ou plutôt la CGT, syndicat majoritaire à la SNCM comme sur le port de Marseille ont plus que leur part dans ce véritable sabordage de cet armement. Pendant des années ils ont multiplié les actions de blocage de l’Île sous différents pretextes, et abusé du droit, légitime, à la grêve.
N’ont ils pas encore compris que éviter à leur entreprise à l’abri de la liquidation la meilleure des stratégies est de s’attirer la sympathie des corses au lieu d’utiliser à chaque fois même arme du blocage , ce qui revient aujourd’hui à poser un revolver sur la tempe de chaque marin, de chaque sédentaire !
Quant au ministre des transports voilà qu’il s’aperçoit que les choses ne sont pas toujours aussi claires chez les concurrents de la SNCM, et que l’Etat ferait bien d’aller y regarder de plus près. Si cela n’est pas se foutre du monde on n’en est pas très loin, car il y a belle lurette que l’Etat, et singulièrement le ministère de l’économie est des finances auraient dû s’en préoccuper.
Je ne parle même pas du scandale du non reversement à la CTC des taxes perçues par les compagnies maritimes et aériennes qui semble aujourd’hui bien enfouie sous un de ces épais edredon dont la république a le secret.
Il semble que l’Etat ait compris qu’il ne fallait pas, de toute façon, laisser le secteur privé exercer sans contrôle un monopole, ou un duopole : reste à trouver le montage financier, technique et social qui permettre à la nouvelle entreprise de trouver un modèle économique perenne.
Avec un peu d’imagination et beaucoup d’énergie je ne vois pas pourquoi on n’y arriverait pas: je ne connais pas beaucoup d’entreprises à redresser qui peuvent se flatter de disposer comme la SNCM de l’assurance de la garantie de près de 65% de son chiffre d’affaires pendant 10 ans ! Si on n’y arrive pas c’est qu’on ne le veut pas : à moins que..
Dans son rapport, la commission d’enquête parlementaire a parfaitement décrit et identifié le quarteron de vautours qui rôde autour de la SNCM, attendant son heure pour la depecer et des appuis dont il semble jouir auprès de certaines officines ministèrielles.
L’avenir nous dira, en tout cas, si la sollicitude dont l’Etat semble faire preuve survivra à l’échéance du 30 mars prochain. Si cela n’était pas le cas, ce serait bien sûr grave pour les salariés de l’entreprise, mais aussi pourl’idée que je me fais de la démocratie et de sincérité de la parole de la république .
On ne tardera pas à reparler de toute façon, n’est ce pas ?
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