Inquiet de la dégradation des finances de la Collectivité territoriale de Corse, Camille de Rocca Serra, comme sept autres des ses collègues du groupe Rassembler pour la Corse, a voté contre le budget primitif pour 2014:
“Dans le passé, que n’avons pas entendu dans cet hémicycle en 2009-2010 sur l’incapacité de la majorité précédente à trouver des recettes nouvelles, à obtenir le dégel des dotations du Gouvernement, etc… Que devrions-nous dire aujourd’hui!
Je pourrai adopter la même démarche. Pourtant, je ne le ferai pas. Je vous dirai qu’enfin, vous êtes confronté au principe de réalité auquel on n’échappe pas dans la durée. On a l’impression que votre budget est une fatalité, notamment pour la baisse des dotations. Ce Gouvernement a fait mieux que le précédent, puisqu’il a baissé les dotations quand le précédent s’était contenté de les geler. Pour ce qui est de l’emprunt, vous savez bien qu’on ne pourra pas en jouer longtemps puisque ce sont les derniers mois où les taux sont intéressants. D’un côté, les dotations et d’une manière globale les recettes baissent de manière constante. De l’autre, les dépenses de fonctionnement ne cessent d’augmenter puisque les effectifs augmentent et que la masse salariale, incompressible, gonfle d’année en année. L’effet ciseau est manifeste.
Et l’option d’augmenter les recettes reste hypothétique. On voit bien que cette année le résultat n’est pas au rendez-vous sur les taxe sur les transports. Nous avions proposé la création d’une taxe de mouillage – Marie-Antoinette en a parlé tout à l’heure- elle n’est toujours pas mise en oeuvre et de toute façon, ça ne suffirait pas. Il n’y a donc aucune recette nouvelle en perspective pour les exercices à venir.
Ce qui est grave, c’est qu’il y a une conjonction d’éléments négatifs. La crise arrive en Corse avec un temps de retard parce que le matelas de la fonction publique atténue un peu sa brutalité. Ce qui est inquiétant et qui traduit cette situation, c’est bien sûr la baisse de l’investissement. On le voit au travers de la baisse des recettes liées au FCTVA. L’investissement étant porté essentiellement par la CTC, la dégradation de notre engagement est lourd de conséquence.
Bref, ce budget n’est pas amendable. La situation budgétaire de notre collectivité est grevée par des tendances lourdes et constantes. On est sur une pente glissante. Soit, on cède à la fatalité, soit, on se retrousse les manches. La prochaine Assemblée, issue des élections de 2015, héritera d’une situation difficile. Et pourtant, il y a des décisions à prendre, notamment sur la dépense, mais pas seulement. Qu’en est-il du futur contrat de plan ? des financements européens ? Les financements contractualisés sont liés à notre capacité de participation. La collectivité doit assumer ses responsabilités. Il est temps que nous travaillons pour réorienter la dépense et pour maintenir le niveau d’investissement. Nous avons su travailler ensemble, collégialement et au-delà des clivages, sur des dossiers importants. Il est encore temps d’en faire de même pour les finances de notre collectivité.
Ce budget ne va pas dans la bonne direction. Des efforts sont à faire, notamment sur le niveau d’investissement et sur les dépenses de fonctionnement qu’il faut impérativement maîtriser. Dans une polyphonie douce, une majorité de notre groupe – 8 – votera contre ce budget en espérant que pour l’année prochaine, le signal fort que nous envoyons sera pris en compte au bénéfice de la Corse.”
(…)
CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Blog Camille de Rocca SerraCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]
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