Le Front de Gauche et le Parti Communiste Français ont donc refusé – pour le moment – l’appel aux convergences souhaitées par « U Riacquistu di Portivechju ». Un refus qui contredit – sur le fond – l’analyse alors affichée par Gabriel Agostini et Viviane Biancarelli.
Un refus dont le verbiage suranné, n’arrive même plus à dissimuler les limites, voire les contradictions politiques des tenants de cette gauche …
L’appel du mois d’octobre – relayé par « Corse Matin » semblait on ne peut plus clair : « l’heure est au rassemblement pour battre la droite qui mène depuis des décennies une politique néolibérale entrainant une société à deux vitesses et engendrant la précarité, y compris dans les couches moyennes, allant jusqu’à la pauvreté ». Et de rajouter : « Nous tendons la main à toutes celles et à tous ceux qui, comme nous, pensent que le rassemblement est possible pour battre la droite et son extrême. Nous proposons d’ouvrir grand les portes à toutes celles et à tous ceux qui aspirent dans la diversité, au changement dans la conduite des affaires de notre cité. Avec une seule volonté : répondre aux demandes et aux intérêts de nos concitoyens ».
A ce moment « U Riacquistu di Portivecchju », à travers Micheli Giraschi se félicitait de cette importante position et rajoutait : « Nous continuerons les démarches que nous avons initiées depuis des mois en direction de l’ensemble des forces vives de Portivechju. Ainsi nous appelons à des rencontres rapides afin de concrétiser ces convergences sur le terrain et dans nos démarches quotidiennes ». Et de compléter : « Nous sommes convaincus que l’alternance est possible à Portivecchju comme ailleurs. Mais elle a une exigence : celle d’un véritable projet de changement sociétal. »
Mais ça, c’était hier ….
Les sollicitations de « U Riacquistu di Portivechju » demeureront vaines… En brandissant l’arme d’un préalable – « une condamnation ferme de la violence et de son usage » – le Front de Gauche – Parti Communiste Français introduit dans la démarche des possibles convergences municipales, un facteur de blocage politique désuet qui, dans le canevas contextuel, ne peut qu’anémier les potentialités d’un rassemblement autant audacieux que fructueux. Au demeurant, en quoi la démarche de « U Riacquistu di Portivechju » doit-elle se justifier face à un comportement que trop hypocrite que ne peuvent trop longtemps dissimuler ni les valeurs, ni les convictions des tenants d’un tel préalable ? Faut -il rappeler que « U Riacquistu di Portivechju » est une démarche qui regroupe en son sein certes des militant(e)s de « Corsica Libera » mais aussi – ouverture naturelle oblige – de nombreux Porto-vecchiais dont le principal souci est la mise en place d’une réelle alternative politique sociétale qui mette un terme à l’injustice sociale, à la privatisation outrancière de notre commune, à l’accaparement financier de notre foncier, à la disparition constatée de notre culture et de notre langue. Cette alternative qui s’appuie particulièrement sur la notion du bien public ne peut se construire qu’avec la participation du plus grand nombre, dans un véritable élan populaire, et avec pour objectif une équitable redistribution des richesses pour toutes et tous. Cette alternative ne peut s’édifier qu’avec tous les habitants de Portivecchju, en les faisant acteurs de leur devenir.
Ce préalable est d’autant plus douteux qu’il est aisé de constater que, dans d’autres communes, exposées à de futurs enjeux électoraux municipaux, les membres du Parti Communiste Français – Front de Gauche n’ont pas – semble t’il – agité le miteux chiffon de cette condamnation… L’exemple ajaccien – avec la démarche « Aiaccini » incluse dans la dynamique de gauche autour de Simon Renucci est là pour le souligner…
Il n’est pas encore trop tard – il est même encore temps – de mettre en place les conditions d’une véritable synergie politique avec comme support un programme commun de gestion politique. Cela vaut aussi bien pour le Parti Communiste Français – Front de gauche que pour « Portivecchju Altrimenti » afin de ne point reproduire le capotage – pourtant prévisible – des dernières municipales. Au demeurant si les basses manœuvres consistent – à partir du préalable remué par la gauche républicaine – à écarter, voire isoler du champ politique, la démarche de « U Riacquistu di Portivecchju », en ne comptant que sur le report des voix de son électorat, elles ne produiront in fine qu’un résultat contraire…
Enfin, il m’est aussi aisé de spécifier que tout en reconnaissant naturellement les valeurs et les convictions du Parti Communiste Français – Front de Gauche, je n’ai pas attendu ces élections municipales pour « rejoindre les analyses sociales, économiques et environnementales ». Mes convictions indépendantistes se basent également sur une approche nationale opprimée qui ne saurait être détachée de l’émancipation sociale. N’en déplaise aux tenants de cette gauche républicaine pour lesquels « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a triomphé le 30 novembre 1789 » ce jour ou selon « Terre Corse » de décembre 2013 reproduisant l’article de Simon Vinciguerra (30 novembre 1959), « l’Assemblée vote à une très forte majorité, un décret déclarant : puisque tel est le vœu du peuple, la corse fait partie intégrante de la France ». Ce jour où en fait, le droit des peuples s’est éteint pour la Corse au même titre que plus jamais ne lui sera reconnue sa dimension – historique – de peuple… L’histoire de la Corse Française c’est aussi l’histoire d’un peuple avili – hier et toujours aujourd’hui – et pour lequel démocratie, citoyenneté et émancipation sont encore à conquérir.
« Soyons réaliste. Exigeons l’impossible ! » Ernesto « Che » Guevara
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Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]