#Corse « Après Minicale, Paul-Jo Caïtucoli… Jean-Paul Poletti : 3 dossiers emblématiques »

Avec l’affaire « Jean-Paul Poletti », victime de tracasseries « administratives » qui menace de faire une grève de la faim, difficile de ne pas faire le lien avec les problèmes rencontrés par deux autres militants de la culture et de la ruralité, réduit au chômage pour l’un, Minicale, ou victime d’acharnement  dans son emploi, pour l’autre, Paul-Jo Caïtucoli….

Alain Bitton Andreotti dit Minicale

Il a été lui aussi membre-fondateur du groupe « Canta u Populu corsu. il est expert violoneux entre-autres facettes..  Après une coupe sombre dans le financement 2012 de la Fédération « Tutti in Piazza », qui œuvre pour la défense et promotion des danses traditionnelles corses ( réduction inattendue de subvention de plus de 60% , intervenue bien sûr à la toute fin d’année), la Fédération était au bord du gouffre. Cette subvention accordée à Tutti in Piazza n’avait été mise en place que pour financer l’emploi de formateur que Minicale exerçait au Centre de Musiques Traditionnelles, emploi supprimé du CMTC, à la demande de la même Région, suite aux recommandations de l’étude du cabinet Quiot. Avec le montant accordé cette année, très en dessous des attentes,  combler le déficit 2012 s’avère impossible et encore moins à avoir les moyens de continuer à salarier Minicale. D’où il est licencié et renvoyé à la précarité.

Paul-Jo Caïtucoli

Après la cessation d’activité du Comité Régional d’Expansion et de Promotion Agricole de la Corse, CREPAC (8 novembre 2011), la Collectivité Territoriale Corse s’engage via l’ODARC,  office de développement agricole et rural de la Corse, dépendant de la Collectivité territoriale à récupérer les missions, les projets, les financements et les trois salariés du CREPAC, dont Paul Jo Caïtucoli, chargé de mission au sein de cet organisme depuis plus de vingt ans. En 2012, puis en 2013 l’Assemblée de Corse vote la titularisation des trois salariés et le budget équivalent à ces emplois. Après deux CDD (contrat à durée déterminée) consécutifs de 18 mois, seul Paul Jo Caïtucoli n’est pas titularisé !

Pourtant son travail et son expérience sont unanimement reconnus en matière de développement et de promotion du secteur agricole et rural depuis 25 ans, ce que refuse de prendre en compte l’ODARC.

l’ODARC ne respecte pas le vote de l’assemblée de Corse actant le CDI (Contrat à Durée Indéterminée) de Paul Jo Caïtucoli.

Le travail effectué par ce dernier sur le transfert et la relance des projets du CREPAC vers l’ODARC durant les 18 mois écoulés est ignoré par l’ODARC.

Il fait l’objet campagne de dénigrement inacceptable et injuste dont (cf. article de CORSE MATIN du 26 Septembre).

Son investissement sur le terrain, le sérieux et l’intégrité de l’homme dans son engagement politique, syndical et associatif, est ignoré

Paul-Jo Caïtucoli gagne son procès aux Prud’hommes, qui condamne l’ODARC et ordonne sa réintégration. Se rendant à l’Odarc pour réintégrer ses fonctions, comme l’ordonnait la décision du conseil de prud’hommes, le directeur de l’Odarc, qui l’attendait devant l’entrée du bâtiment ajaccien de l’office et lui en interdit l’accès.

L’office a fait appel, mais cela ne rend pas le jugement suspensif. « l’odarc a donc saisi la cour d’appel pour qu’il le devienne »..  “C’est de l’acharnement, les responsables de l’Odarc préfèrent payer 250 euros  par jour de retard , plutôt que le réintégrer… ».

Paul-Jo Caïtucoli a fait constater la situation par un huissier.

Jean-Paul Poletti

Jean-Paul Poletti, (membre fondateur du groupe mythique “Canta u Populu Corsu” et auteur-compositeur de renom) directeur artistique du centre d’art polyphonique a été sanctionné financièrement par la CTC pour ses absences répétées à son poste de travail.

Le chanteur et directeur artistique du centre d’art polyphonique s’est vu adresser le 4 décembre dernier un courrier de son employeur, la Collectivité territoriale de Corse, lui indiquant une retenue sur son salaire.

Raison invoquée  : ses absences au travail durant les mois de juillet, août, septembre. Jean-Paul Poletti a réagi immédiatement, dénonçant ses conditions de travail.

« On me demande d’être présent dans un centre qui est fermé. On me demande en somme d’occuper un emploi fictif. Si c’est une manière de me pousser vers la sortie, qu’on me le dise clairement! ».

Pour le Président de l’Exécutif: « Les locaux administratifs du CAP sont ouverts.
L’administration a constaté que M. Poletti ne se rendait plus sur son lieu de travail depuis plusieurs mois. La collectivité applique la règle. Elle estime qu’elle n’a pas à payer des gens qui ne travaillent pas, mais il n’a jamais été question de mettre M. Poletti à la porte
Nous demandons qu’il effectue le travail pour lequel il est payé, à savoir monter des projets artistiques« .

Le chanteur, qui a reçu le soutien de la municipalité de Sartene, menace quant à lui d’engager des actions plus conséquentes dans les prochains jours (grève de la faim) pour protester contre la sanction financière signifiée par son employeur, la CTC, pour absences répétées au travail.

Jean-Paul Poletti rappelle que le CAP est toujours fermé au public à ce jour. Et qu’il assure de ce fait son activité artistique et professionnelle dans les anciens locaux, cours Soeur-Amélie.

Jean-Paul Poletti envisage également de porter l’affaire devant les tribunaux.

Il faut réagir

Dans les années 70-80, nombre de celles et ceux  qui aujourd’hui, sont aux commandes du mouvement nationaliste dans sa diversité, n’étaient pas encore nés ou arrivaient tout juste à l’adolescence.  Dans ses années-là, à droite et à gauche, nombre d’élus ou responsables des divers partis, flirtant avec ce qui allait donner la CFR, ne se privaient pas de faire preuve d’anti-nationalisme plus ou moins virulent, et s’opposaient plus ou moins violemment aux précurseurs de la langue et la culture qu’étaient notamment Minicale et Jean-Paul Poletti.

Aujourd’hui, la droite et la gauche globalement ont revu leurs positions, du moins pour certains officiellement, car ce qui arrive aujourd’hui à deux militants culturels de la première heure, et ce qui est imposé à Paul-Jo Caïtucoli, défenseur infatigable de la ruralité, de ses agriculteurs, de ses productions, terreau de notre culture ancestrale et gardienne de nos traditions,  ne peut que nous conduire à nous interroger.

Un problème corso-corse

Dans ces cas précis, on ne peut incriminer l’État ou les pouvoirs publics « anti-corses », la triste réalité est que la répression vient de nos rangs corses, et la majorité de la CTC est « à gauche ».

Alors, ne pouvant m’adresser à cette gauche, ni  à cette droite, même si elle a évolué sur la question corse, car les hommes et les femmes issus de leurs rangs ne faisaient pas partie de nos amis durant ces années 70-80, bien au contraire, je m’adresserai aux nationalistes d’aujourd’hui, et en premier lieu à celles et ceux qui nous représentent au sein des différentes instances politiques .

Ils ne peuvent oublier que c’est grâce à l’action, voire l’abnégation de ces hommes-là qu’ils sont aujourd’hui ce qu’ils sont et là où ils sont ?

Ils ne peuvent accepter que des fonctionnaires, – bien assis dans leurs bureaux,  exigent de gens de terrain, de créateurs, de poètes, de porteurs d’idées, d’organisateurs émérites et reconnus par tous du fait de leur action continue au service de la corse, de sa culture, de sa langue, de ses terroirs, qui, depuis des années labourent « le terrain corse » sans répit, tant la Corse est attachée à leurs semelles-, puissent se permettre d’engager une telle action répressive à leur encontre.

 Ils ne peuvent accepter sans réagir de voir d’autres élus, remettant en cause leur travail pourtant reconnu par tous, leur adjoignant de prouver des résultats, selon des logiciels technocratiques pour Paul-Jo Caïtucoli, de rester assis dans des locaux désertiques et inadaptés  pour Jean-Paul Poletti, ou de cesser ses activités pour aller pointer au chômage pour Minicale …

Les élus nationalistes doivent taper du poing sur la table

C’est désormais aux nationalistes, surtout les élus, de monter au créneau et d’exiger le règlement de ces contentieux. Ils ont aujourd’hui, avec ces trois dossiers emblématiques,l’occasion de montrer qu’ils n’oublient rien et surtout pas la reconnaissance qu’ils doivent à ceux et celles qui dans les années difficiles des balbutiements nationalistes, à l’époque où même se dire nationaliste était dangereux, et souvent fermait la porte à toute demande d’emploi, leur ont montré la voie. Les élections, c’est bien, les avancées institutionnelles, il les faut, mais ces avancées de peuvent et ne doivent surtout pas être déconnectée des « petits » problèmes que rencontrent les Corses et à plus forte raison ceux et celles qui se battent pour la faire avancer et l’améliore en lais laissant sur le carreau.  Eux aussi, au-delà de l’admiration  pour leurs œuvres ou leur action ont droit à leur salaire et à leur emploi,  minimum vital de légitime reconnaissance, pour continuer leur action de créateurs, de poètes et de défenseurs du rural.

Les élus nationalistes doivent donc  imposer à la CTC, le règlement urgent de ces trois dossiers. Représentant une force politique importante, ils doivent le faire savoir aux autres décideurs politiques de cette Collectivité et ne pas accepter que ces hommes-là soient laissés pour compte.

Et que l’on ne vienne surtout pas parler de contraintes budgétaires ou s’abriter derrière des chiffres à propos de ces dossiers, car la culture ne se monnaye pas, surtout lorsqu’on voit qu’en 24 heures, près de 200000 euros ont été débloqués par la CTC pour une exposition d’un photographe qui n’a rien à voir avec la Corse, ou que des centaines de milliers d’euros ont été octroyés à certaine série télévisée (Mafiosa), sans même s’interroger sur les méfaits causés à notre jeunesse  avec de tels exemples.

 Poggioli Pierre

19 décembre 2013   

Vincent Carlotti « J’ai apprécié cette longue protestation émise par Pierre Poggioli, et je partage largement ses interrogations sur un certain nombre de points particulièrement intéressante. Je passe rapidement sur le sentiment qui est le sien, et que je partage, sur la sincérité de la conversion de certains élus aux thèses portées jusqu’à ce jour par les nationalistes :je ne me fais comme lui semble-t-il aucune illusion sur ce point. Par contre comment ne pas s’ínterroger sur la complaisance des élus nationalistes envers le président de la, exécutif, à commencer par Corsica Libéra, qui d’ ailleurs l’assume publiquement, comme l’a exprimé posément JG Talamoni dans son explication de vote à la session budgétaire.. C’est la première fois, et je m’en réjouis, qu’un responsable nationaliste s’insurge aussi fermement contre les subventions à la série Mafiosa et au fameux photographe iranien, que les élus nationalistes ont laissé passer sans trop élever la voix… Sans doute pour préserver ce fameux consensus dont ils semblent se rendre compte aujourd’hui qu’il était illusoire ? J’avoue pour terminer que j’ai été sidéré par l’explication de vote de JE Angelini, dont je souhaite par ailleurs l’élection à Porto Vecchio: si j’ai bien compris Femu s’est abstenu, malgré ses critiques sur ce budget, parce-que, sur deux questions qui n’ont rien à voir avec le budget, Paul Giacobbi aurait pris des engagement fermes ! Si ce n’est pas le degré zéro de la politique…. On n’en est pas loin. »

(…)

CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu 

Revue de Presse et suite de l’article  : 

 

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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