(Unità Naziunale – Publié le 4 mai à 14h58) Interview réalisé par VSD à découvrir sur ce lien
extraits :
A 57 ans, le nouveau président de l’Assemblée de Corse semble penser qu’à son île, son avenir, à son éternelle beauté. Loin des clichés pour touristes ou pour films de gangsters, cash.
VSD. Le statut spécifique de la Corse va être inscrit dans la Constitution, comme vous le demandiez. Alors, heureux ?
Jean-Guy Talamoni. Cela ne nous convient absolument pas. Ce qui est proposé par le gouvernement n’est pas le fruit d’une négociation ni même d’une discussion ou d’un dialogue. C’est un acte unilatéral. Paris n’a pas tenu compte des contributions de notre majorité territoriale. Il y a un décalage total avec les aspirations de la majorité de Corses qui se sont prononcés en décembre dernier, par le suffrage universel, pour une autonomie de plein droit et de plein exercice. Le dispositif proposé est très loin du pouvoir législatif demandé. Il est complexe et placé sous le contrôle du Parlement. Il ressemble beaucoup à ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui et qui n’a pas fonctionné. Les problèmes de la langue, du foncier, de la fiscalité du patrimoine ont été reconnus par le gouvernement. Pour autant, cet article ne permettra pas de régler les problèmes concrets que les Corses rencontrent. Paris a méprisé ce que les Corses ont exprimé. C’est un très mauvais signal, un déni de démocratie. Je suis persuadé que les Corses n’accepteront pas cette situation inique.
(…)
Peut-on aimer tellement les Corses que l’on souhaite les garder dans la République ?
Évidemment ! De toute façon, la question de l’indépendance ne se posera pas avant les dix prochaines années, car j’ai un accord avec les autonomistes.
De plus, je ne suis pas certain que s’il y avait un référendum demain, l’indépendance l’emporterait. Ne serait-ce que pour des questions économiques. Et puis, l’Europe peut évoluer.
Allons-nous vers une Europe des peuples ?
Oui, sans obliger à devenir indépendants ceux qui ne le veulent pas.