Des élus écologistes s’inquiètent de la forte pression foncière dans les zones touristiques, où des habitants sont obligés de se loger à des kilomètres de leur lieu de travail. Ils proposent plusieurs axes de travail pour créer du logement permanent et pour favoriser la remise des résidences secondaires sur le marché locatif.
Le tourisme, tant sur les zones de montagne que sur les zones littorales, s’est développé sur un modèle simple : la construction et la vente de résidences secondaires sont le pivot de l’hébergement touristique, construit à grand renfort de promotion immobilière. C’est un modèle bien français ! D’autres pays ont développé d’autres stratégies. Ainsi, pour la montagne, l’Autriche appuie-t-elle l’essentiel de son activité touristique sur l’hébergement des touristes en hôtellerie ou en pensions de famille…
Ce modèle français a fonctionné. En tout cas pendant un temps, celui de la première génération de propriétaires qui, pour rembourser leurs emprunts, mettaient leur appartement en location pour les autres touristes. Peu à peu, les propriétaires ont vieilli et, une fois l’appartement remboursé, n’ont plus mis leur bien en location. Les volets se sont fermés.
Invention liée au lobbying de grands groupes immobiliers, la défiscalisation sur le neuf dans les zones touristiques – censée permettre à certaines zones rurales de rattraper un retard en capacité d’hébergement – est venue accélérer un processus d’artificialisation territoriale qui était en germe.
Ainsi sont nées les résidences de tourisme, outils spéculatifs destinés à placer de l’argent, sans lien aucun avec les urgences et les besoins des territoires.
En montagne, sur les côtes, on a construit du neuf, sans rénover l’ancien… et on a consommé du foncier ! Avec l’ouverture des frontières et des marchés et un réel engouement pour les paysages français, le prix de l’immobilier s’est enflammé. En zone touristique dense, aujourd’hui, le prix moyen du mètre carré tourne entre 3 000 et 4 000 euros. Avec des disparités énormes, sur les zones touristiques les plus demandées notamment : jusqu’à 7 000 euros à Bonifacio, ce qui correspond au prix moyen des biens à Megève…
Dans les villes touristiques, la pression générée sur le marché locatif par cette forme d’hébergement est très forte également.
Des habitants contraints de s’éloigner
Les habitants permanents de ces territoires, bien évidemment, ne peuvent qu’être pénalisés par cet emballement général. Et peu à peu perdent la possibilité d’un accès au logement. Aussi bien en pleine propriété, tant le prix leur est inaccessible, qu’en location : les propriétaires de résidences secondaires préférant laisser leur bien fermé ou le louer à la semaine de vacances à des prix bien plus intéressants pour eux (en moyenne entre 1 000 et 1 500 euros la semaine pour un appartement de 50 m2 en station). C’est d’autant plus vrai que l’activité touristique sur ces territoires peine à se désaisonnaliser et induit des emplois extrêmement précaires et des revenus irréguliers.
(…)
CorsicaInfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
MEDIAPARTCorsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]