» Le 22 novembre dernier, des élus de la Corse ont été reçus par Manuel VALLS, ministre de l’intérieur et Marylise LEBRANCHU ministre de la décentralisation. A la suite de cet entretien, un calendrier a été mis en place pour étudier les différents aspects de la demande de l’assemblée de Corse qui vise à une révision constitutionnelle en vue d’obtenir une nouvelle évolution institutionnelle du statut de la Corse.
Souhaitant intervenir en amont de ces travaux, AEIV rappelle que les étapes successives de décentralisation se sont soldées par un transfert dans les régions de certaines missions, sans assortir ce transfert de celui des moyens budgétaires et adaptés. La conséquence de cette situation a été fortement ressentie par le citoyen contribuable qui a continué à payer des impôts sur le revenu à un niveau très élevé et des impôts locaux qui ont subi une escalade vertigineuse.
AEIV tient à préciser que la dialectique technocratique du mot« décentralisation » ne doit plus masquer une action organisée de déréglementation orchestrée par le pouvoir financier.
Seul un projet dit de « décentralisation » ou « d’autonomie » qui garantisse une solidarité a un véritable sens. Le passage souhaité d’une république « jacobine » à une organisation fédéraliste en laquelle nous croyons, ne peut se concevoir sans la création d’un fond interrégional de péréquation qui équilibrerait la richesse des territoires. Le projet de réforme porté actuellement par le Gouvernement ne laisse en aucun cas présager de cette volonté. Nous défendons l’idée d’une égalité des territoires et non de réformes qui conduiraient à accentuer une inégalité en créant des régions à plusieurs vitesses, les riches et les pauvres. La Corse peu ou mal développée en serait l’une des premières pénalisée, car elle est certes riche par ses ressources, mais elle n’a pas les moyens de les valoriser.
Une nouvelle étape de décentralisation doit aujourd’hui, telle que nous la concevons, être celle d’un pas vers la transformation écologique de l’économie et de la société, celle qui guide vers une VIème république ambitieuse et volontariste. Elle ne doit plus masquer la frilosité ou la résistance des responsables politiques à s’inscrire dans une logique de progrès.
Nous rappelons en outre, qu’une réforme institutionnelle doit être celle qui rende la démocratie active et le citoyen acteur. Aussi, en Corse plus qu’ailleurs, une réforme institutionnelle doit déboucher sur une simplification de l’organisation institutionnelle du territoire. Le renforcement du pouvoir des régions ne peut avoir d’opérationnalité s’il est segmenté de façon populiste, sans projet global. La suppression des départements, et la transformation des intercommunalités en collectivités de plein exercice ne peuvent disparaitre des revendications de la Corse dans un projet de réforme. Tout projet qui n’exigerait pas une péréquation fiscale entre territoires riches et territoires pauvres, laisserait notre île dans la difficulté majeure de développer harmonieusement ses richesses et sortir la Corse des inégalités sociales dont elle souffre aujourd’hui.
Par ailleurs, tout projet qui déconcentrerait davantage de responsabilités en Corse devra en préciser la mise en œuvre selon un processus garantissant encore plus la transparence démocratique. En effet, les bandes organisées et le grand banditisme dont les causes et les conséquences sont trop minimisées par les différents gouvernements pourraient alors être tentés davantage encore par l’exercice du pouvoir par hommes de paille interposés.
Porteur et défenseur du principe d’autonomie pour les régions, EELV dénoncera tout projet dit de « décentralisation » ou tout statut nouveau pour la Corse, qui confronterait sans le dire, notre île à des difficultés supplémentaires.
Nous alertons donc, le gouvernement et les élus de l’assemblée de Corse, sur la vigilance qu’il convient d’avoir lorsque l’on est demandeurs de réformes de cette envergure. Nous appelons les citoyens à se joindre à EELV-AEIV pour, ensemble, réclamer que soit mesurées avec responsabilité les conséquences d’une « fausse » ou mauvaise réforme. Nous devons exiger une véritable réforme qui dise avec clarté où elle mène les Corses, la Corse et de quelle façon.
AEIV veillera avec la plus grande vigilance au développement de ce dossier et au besoin, en appellera aux citoyens. »
AEIV / EELV
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by @Lazezu
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