J’ai encore en tête tous ces récits de militants nationalistes qui, aux prémices de leurs combats, étaient considérés comme de simples terroristes alors qu’ils étaient, en réalité, des citoyens corses voulant défendre les intérêts de leur terre et de leur peuple.
En ce temps là, les nationalistes (et les corses de manière générale) étaient affectés de nombreux clichés, aussi stupide qu’incorrecte au regard de l’histoire. Mais il en est un qui semblait être prépondérant, celui de la propension de notre île à être une zone de non droit !
Le rapport de l’assemblée nationale des années 90 sur le « problème corse », intitulé « Corse, l’indispensable sursaut » consacré d’ailleurs un chapitre entier sur le rétablissement de l’Etat de droit.
Il fallait l’accepter, les nationalistes étaient ceux qui étaient contre le droit…
Alors lorsque j’ose employer le terme d’évolution, suis-je en train de dire que ce cliché est tomber ? Evidemment que non !
Mais il y a un retournement de situation significatif qu’il convient quand même de souligner.
Depuis des années, notre famille politique, s’appuyant sur des chartes et conventions européennes, et sur des études de droit comparé, réclame un statut politique autonome pour la seule île d’Europe n’en ayant aucun, et en phase avec l’autodetermination des peuples chère à la construction européenne à laquelle la France est attachée !
Depuis des années, nous clamons haut et fort que le droit européen doit être supérieur au droit français, puisque c’est le Conseil d’Etat lui-même qui l’a annoncé par l’Arret Nicolo de 1989, soit il y a plus de 20 ans !
Depuis des années, les nationalistes se battent contre les projets spéculatifs, PLU abusifs, pour une application de la loi littoral et pour le respect d’un schéma de l’urbanisme cohérent.
Depuis des années, les nationalistes revendiquent le rapprochement des prisonniers politiques, en accord avec le droit normatif français, et contestent les méthodes de certains services répressifs de l’Etat, en écho à plusieurs décisions de cours internationales condamnant certaines pratiques.
Depuis des années, les nationalistes souhaitent une pratique plus démocratique du pouvoir sur notre île…
En 2011, les nationalistes sont ceux qui se battent le plus pour l’application de l’ensemble du système législatif sur notre terre.
Maintenant, reste à savoir si la fameuse expression « rétablir l’Etat de droit » ne signifiait pas malheureusement « Faire de la Corse une terre comme les autres… »
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