Rencontre avec celui qui fut l’un des maillons forts de l’ « Opération Vésuve », Ernest Bonacoscia qui du haut de ses 14 ans conduisit avec un héroïsme incroyable les tabors marocains vers la victoire de Thegime du 3 octobre 1943. Un témoignage poignant entre joies et tragédies, fierté et humilité…
– « Ils étaient là ! s’exclame-il, deux maquisards nous attendaient de l’autre côté de la plage… ». C’est à ce moment précis du récit que le vieil homme âgé aujourd’hui de 84 ans se laisse submerger par l’émotion… « Comme j’étais content de voir enfin des Corses, j’étais fier ! Si vous saviez… » Son regard malicieux alors s’assombrit, vire, s’humidifie furtivement… Certainement que l’ancien résistant mesure aujourd’hui, avec 70 années de recul, l’importance de ce qu’il venait d’accomplir et la gravité de la situation. Lui, ce fils d’immigrés italiens antifascistes installés à Saint-Florent, sur la petite île de La Roya depuis 13 années, ce gamin d’à peine 14 ans, pêcheur à ses heures perdues, mais déjà agent de liaison, notamment pour Dominique Agostini dit Dominiconi et Vincetti, tout seul à la tête du 59ème goum commandé par le capitaine de Mareuil… vient de conduire les combattants marocains dans une étape cruciale sur la fameuse traversée des goumiers vers la bataille du col de Thegime. La mission, « nom de code : Opération Vésuve » est en marche… Et l’on comprend mieux le petit moment de trouble du désormais officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite Ernest Bonacoscia, décoré de la Croix de guerre par le général Giraud à tout juste 14 ans… Il se souvient avec une minutie déconcertante de ce moment qui a fait basculer sa vie, la première étape d’un périple intense dans l’enfer de la guerre et du maquis.
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by @Lazezu
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