Les élus de l’Assemblée de Corse étaient appelés à donner un avis sur le PLAN DE PROTECTION DES FORETS ET DES ESPACES NATURELS CONTRE LES INCENDIES (PPFENI 2013-2022)
Il s’agissait d’un simple avis, puisque l’élaboration de ce Plan relève de la compétence de l’Etat.
Les élus ont reconnu des progrès dans les méthodes mises en œuvre (même s’il manque dans le document un bilan suffisamment précis des actions menées) : ces méthodes ont permis de diminuer globalement les surfaces brûlées.
Mais ils ont exprimé à l’unanimité les plus vives inquiétudes sur le prochain Plan : il y a désengagement simultané de l’Etat et de l’Europe sur le financement !
Ainsi la part de l’Etat dans le cofinancement des sapeurs-forestiers a déjà baissé de 40% en 2013 ; or ils sont chargés de l’entretien des installations et de la prévention. C’est donc encore une fois sur les Collectivités locales que va retomber une charge financière supplémentaire. Avec le risque que l’ensemble du Plan soit remis en cause faute de financements.
Quand à l’Europe, la baisse de sa participation à la création d’ouvrages DFCI est déjà programmée : dans l’axe 5 du PO FEDER, la ligne « risque » a disparu, et la possibilité de financements par le FEADER semble aussi aléatoire.
ALORS QUE LE RISQUE INCENDIES AUGMENTE DE FACON SPECTACULAIRE EN CORSE, OU UN « BIG ONE » N’EST PAS EXCLU !
La montée des températures moyennes et la multiplication des périodes de sécheresse, la diminution des pluies « régulières », la déprise agricole, l’absence de présence humaine dans l’intérieur de l’ile, les difficultés de gestion des forêts en sont les causes bien connues
Au-delà du constat partagé -pessimiste, FEMU A CORSICA a exprimé des inquiétudes supplémentaires :
Le « mitage » par les constructions neuves apparaît comme un facteur de risque supplémentaire qu’il ne faudra pas négliger lors de l’élaboration du PADDUC
Les petites communes sont dans l’incapacité totale d’assumer leurs obligations règlementaires (débroussaillement d’office) en l’absence d’un fonds de financement spécifique « débroussaillement » ce qui rend les villages de plus en plus vulnérables
Il ne faut en aucun cas opposer la prévention en investissement (ouvrages DFCI) et l’indispensable reconquête agricole (avec la coordination entre le pacage et les zones débroussaillées préventivement)
De même l’entretien de la forêt est aussi important que le soutien à l’agriculture !
Il faut acter que brûlage des déchets de bois et déchets verts issus des actions de prévention contribue aussi au réchauffement climatique et développer des moyens alternatifs (récupération pour les chaufferies, broyage, compostage) conformément à la circulaire du 18 novembre 2011 et modifier la communication en conséquence.
FEMU A CORSICA A REGRETTE QU’IL S’AGISSE D’UN PLAN SANS PROGRAMMATION FINANCIERE AVEC DES HYPOTHEQUES TRES LOURDES SUR SA MISE EN ŒUVRE ; ET DEPLORE QUE L’AVIS DE L’EXECUTIF SOIT TRES MODERE VIS-A-VIS DES SERVICES DE L’ETAT ;
Un amendement destiné à « muscler » l’Avis de l’Assemblée a été déposé par P.Chaubon, demandant que « soient recherchés, auprès des services de l’Etat et de l’Union européenne les moyens d’un accompagnement financier nécessaire à la mise en œuvre effective du PPFENI »
FEMU s’est joint à cet amendement et a voté le rapport amendé, tout en restant sans illusions sur les moyens à venir, l’Etat cherchant partout les économies, au détriment de politiques pourtant indispensables – même s’il souhaite en garder le contrôle.
CONTROLE DES ACTIONS SANS BUDGETS : LA QUESTION EST POSEE UNE FOIS DE PLUS DU TRANSFERT DE CERTAINES COMPETENCES ET DES MOYENS QUI DEVRAIENT L’ACCOMPAGNER
Femu A Corsica
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
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