#Corse Info : « la France détient un des plus vieux prisonniers politiques d’Europe »
Il est des records dont on se passerait bien, surtout en France, pays se revendiquant héritier de la révolution et aspirant à diffuser sa « lumineuse » conception des droits de l’homme.
Ce record, quel est –il ? : détenir le plus ancien prisonnier politique du pays et l’un des plus vieux d’Europe, à savoir Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste arabe, anti-impérialiste et anticapitaliste. Alors que la justice française par deux fois a prononcé sa libération, le gouvernement, au mépris des principes constitutionnels assurant l’indépendance de la justice, garde Georges enfermé au nom de viles tractations politiciennes. Qui donne les ordres ? Les Etats-Unis d’Amérique et Israël. Dans cette affaire ils sont seuls aux commandes, faisant de la prison de Lannemezan, non loin de Toulouse, une annexe des prisons états-uniennes. Cela fait 30 ans que ça dure… 30 ans d’enfermement, 30 ans de résistance.
Georges Ibrahim Abdallah est né dans le Nord du Liban en 1951. Il a suivi ses études à l’Ecole Normale et en est sorti diplômé en 1970. Georges a grandi à une époque où la crise structurelle de l’entité libanaise est à son paroxysme. Les ceintures de la misère autour de Beyrouth, les villes et les villages du Sud et les camps de réfugiés aux abords des principales villes incarneront dès lors et pour de longues années les enjeux du mouvement révolutionnaire. Cette réalité de lutte, de résistance et de sacrifice qui a court en ces lieux d’extrême précarité a construit la conscience politique de Georges Abdallah et déterminé son engagement révolutionnaire. Il choisit la résistance face aux massacres de masse perpétrés par les bourgeois confessionnalistes de tous bords et leurs alliés israéliens et franco-américains et commence son engagement politique dans les rangs du Parti National Social Syrien, progressiste et pan-arabe, pour rejoindre ensuite la résistance palestinienne, en adhérant au FPLP.
Le 14 mars 1978, l’armée sioniste envahi le Liban pour y détruire les bases des organisations palestiniennes au sud. L’armée sioniste tue 1186 civils libanais, provoque le départ de 285.000 réfugiés, endommage 82 villages et rase complètement six d’entre eux.