L’Assemblée nationale vient d’adopter le projet de réforme des retraites voulu par le Gouvernement. Sans surprise mais avec un sacré bémol : les députés socialistes ont voté ce texte seuls, lâchés par leurs alliés écologistes, front de gauche et radicaux (ainsi que par 17 d’entre eux !), et face à l’opposition ferme des députés de la droite et du centre.
Il est pourtant heureux que les socialistes aient enfin pris conscience de la nécessité d’une réforme des retraites. 1993, 2003, 2007/2008 et 2010 : seule notre famille politique a toujours eu le courage de prendre les décisions qui s’imposaient afin de sauver nos régimes de retraite. Je ne peux donc que me réjouir aujourd’hui que le Gouvernement ait enfin fait sien un discours qu’il contestait fermement il y a quelques mois seulement.
Mais il est vrai que le constat est sans appel : la pérennité financière constitue la condition sine qua non de la survie de notre système de retraite.
La dernière réforme menée par ma famille politique était courageuse. Elle permettait de combler le déficit prévu mais celui-ci s’est accentué car les rentrées financières n’ont pas été celles escomptées en raison de la crise. Il nous fallait donc une nouvelle réforme pour combler ce nouveau déficit.
Mais la réforme du Gouvernement ne va malheureusement pas dans le bon sens. Ce projet de loi laisser libre-court aux penchants habituels de ses auteurs : augmentation des impôts, des cotisations, des charges, en plus des impôts 2012, 2013, 2014, qui pèsent déjà considérablement sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises.
Et ce alors qu’au sein du déficit, les déséquilibres concernent moins le régime général que les régimes du public. Pourquoi alors faire peser sur les ménages et les entreprises des efforts supplémentaires au motif que l’Etat n’est pas à même d’assumer la retraite de ses agents ?
Par ailleurs, en refusant de décaler l’âge de départ à la retraite et en jouant uniquement sur la durée de cotisation, le Gouvernement prend le risque que les Français partent avec une décote et donc une diminution de leurs pensions.
D’autant que c’est le scénario le moins efficace financièrement : à l’horizon 2030, il permettrait une économie de 2,7 Mds€. L’augmentation, ne serait-ce que d’un an, de l’âge légal de départ à la retraite permettrait une économie de 3,6 Mds€ pour le régime général et de 5,3 Mds€ tous régimes confondus.
C’est pourquoi le Gouvernement aurait dû travailler autour de mesures simples mais réellement efficaces telles que l’évolution de l’âge légal de départ à la retraite et l’alignement et la simplification des différents régimes.
Rendez-vous au Sénat, qui ne s’est pas privé jusqu’à présent pour retoquer certains projets de loi à l’instar du texte sur les tarifs de l’énergie ou celui sur les élections locales…
Mardi 15 Octobre 2013
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by @Lazezu
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